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 i guess that means some crazy shit is coming

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MessageSujet: i guess that means some crazy shit is coming   i guess that means some crazy shit is coming EmptyDim 3 Aoû - 1:29



bernstein² ✖ i guess that means some crazy shit is coming


J'étais pas du genre à m'écraser. Devant un père, un prof, un patron, un voisin pénible ou une garce brise-noix - je prenais un pied cosmique à leur cracher à la gueule leurs quatre vérités. Mais là, je m'étais tu. Comme un con. Comme un putain de con, qui coince sa queue entre ses pattes et baisse les yeux poliment quand on le lui demande. J'avais relativisé, alors que je claquais ma portière et laissais un premier nuage de tue-bébé-phoque s'échapper du pot d'échappement de ma voiture, sûrement pas très fidèle à ces saloperies de normes écolos. Finalement, je ne le verrais plus. C'était juste un porte-feuilles. Une bonne grosse banque à fric, un distributeur à jolies petites coupures vertes. Tomaselli, qu'il s'appelait. Ça m'avait fait songer au café homonyme à Salzburg et ça m'avait fait me marrer, parce je me suis souvenu que j'en étais banni à vie après que j'aie décidé, un jour, de mettre mes heures de scoutisme en pratique et de faire d'une de leurs chaises tricentenaires le tas de bois sec idéal pour flamber l'arbuste planté dans l'arrière-cour. Je m'étais marré et ça lui avait pas plus. Sûrement qu'il pensait que je me payais sa tronche. Faut dire qu'entre son accent de fausse tarlouze mafioso, sa moumoute qui partait en couille et ses deux ou trois mentons en trop, j'avais un sacré éventail de possibilités. Alors qu'en fait, je m'amusais juste des débuts de ma période pyromane - désolé, Frimousse, j'pensais pas ta race de chien aussi inflammable que ça. Résultat, le rital en bois s'était relevé de son fauteuil aussi gracieusement que son lard le lui permettait encore, pour me balancer, entre deux postillons saveur statines, qu'il me connaissait bien et que j'avais intérêt à me tenir à carreaux si je comptais sur ce contrat  J'avais eu envie de lui répondre en italien, histoire qu'il comprenne que ce n'était pas parce que sa portoricaine de mère avait un jour été prise de l'envie d'aller tapiner jusqu'à l'engrossement du côté Little Italy et que le client avait daigné filer son nom au morpion que ça faisait de lui un sicilien pur souche. Mais je n'avais rien fait. Non, j'avais juste écouté Jabba le Hutt me refaire une scène du Parrain en acquiesçant docilement. Déjà, parce que je n'avais pas envie de cramer mon aisance avec cette langue, parce qu'à en juger la gueule de son bureau, son obsession avec l'Italie ne se limite pas à l'envie de ressembler à un de ces gros beaufs nourris aux lasagnes et à la pasta et je pressens déjà qu'il va m'imposer deux ou trois mannequins made in Milan qui ne pigeront pas un mot d'anglais et que je pourrai user de mes mains pour les cambrer à ma guise, si je garde ça secret. Ensuite, parce que j'avais besoin de fric. Terriblement. Pas que j'en sois au point d'avoir à mendier une croûte de pain pour remplir mon frigo vide... il était toujours vide de toute façon, tiens. Mais ma carrière volait bas. Vachement bas. Je ne saurais même pas dire depuis quand et pourquoi - j'ai bien un nom à mettre à l'accusation, mais il m'arrache déjà assez la tronche quand j'essaye de ne pas y penser, à tout prix, pour que je le fasse maintenant. Cody. Putain ! Enfin, voilà. J'avais refusé trop de personnes et j'en avais envoyé chier beaucoup, beaucoup trop d'autres lorsqu'elle était encore là et, depuis qu'elle ne l'était plus, ça n'allait pas en s'arrangeant.  Et, donc, voilà que je me retrouvais dans la merde, si je souhaitais garder mon train de vie habituel et dépenser tout mon fric en dope, putes et bitures. À accepter tous les petits projets de merde qui me passaient sous le nez, ravalant fierté et gerbe du mieux que je pouvais, tout ça pour des chèques avec pas assez de zéros. Mais lui, Tomaselli, lui ! il pouvait me rapporter gros, presque aussi gros que son bide, et ce n'était donc pas un détail à négliger. Alors, péniblement, j'avais ravalé toutes mes remarques pourtant si pertinentes, j'avais serré les poings sous la table et j'étais ressorti de là, le contrat pour la campagne automne de sa foutue ligne de vêtements à la main.

Seulement, la pilule avait du mal à passer quand même. Un besoin de pouvoir sur les autres, un égocentrisme effarant, vous sortirait n'importe quel psychologue de mes deux. Ce n'était pas faux, fallait même pas avoir fait médecine pour le deviner. Mais il n'y avait pas que ça. J'étais photographe, pas un putain de gigolo à qui on dicte quoi faire pour rapporter des thunes. Mais c'est précisément ce qui allait se passer, maintenant que je lui avais accordé une once de retenue. Autant j'arrivas à gérer avec les autres contrats pourraves que j'avais eu ces temps, parce que même s'ils m'hérissaient, j'avais quand même la main mise sur le déroulement. Avec Tomaselli, ça serait différent. Trop content d'avoir pu asseoir son cul gigantesque sur mon propre orgueil, il allait me siffler toute créativité et initiative. J'allais juste être le type qui presse sur le bouton de l'appareil, pour prendre le cliché qu'il exigera, parce que, ouais, c'est lui le boss... Le mac. C'était ce matin et je rumine ça, cloîtré chez moi, barricadé dans mon monde à moi. Et quoi de mieux pour éponger un vilain coup à l'orgueil ? Dilapider le restant de la réserve qui, justement, m'a convaincu de faire des courbettes à l'autre enfoiré. Le sachet de poudre posé plus loin, je m'applique à former une ligne, puis deux, puis trois. Ouais, c'était con, c'était insensé, mais c'était obligatoire. Physiquement, psychologiquement. J'aurais peut-être été mieux autour d'une bière, entre potes, à guetter le premier mec à l'accent sicilien de près ou de loin qui passerait la porte pour l'envoyer les dents dans la poussière, mais non, je préfère m'y plonger moi-même, et du nez. De toute manière, Jackson devait être trop occupé avec son éclopée ou leur morpion ou n'importe laquelle de ses issues de secours. Dimitri ? Un regard sur l'heure, 17 heures tout juste - vu son état, hier soir, il doit encore être en train de cuver ses quelques grammes en trop. Restait toujours Deklan... Ouais, tiens, j'aurais eu de bonnes chances de tomber sur sa tronche si j'avais mis le pied dehors et j'avais deux ou trois nouvelles anecdotes à lui conter sur sa frangine dans ma bagnole et dans l'ascenseur de cet immeuble et dans le hall de celui-là. Mais, non, ça serait con de l'updater maintenant, alors que je suis de mauvaise, et ne pas pouvoir profiter à fond du bonheur de le voir essayer de m'exploser la tête de toutes ses petites forces. Parlant d'Ashleigh, tiens, peut-être qu'elle aurait pu faire l'affaire. Elle était pas trop mauvaise, question moyen de décompresser, et question tout, aussi. Mais non, non. Pas de gonzesse, pas maintenant, hell to the no. Même si elle était moins chiante qu'il y paraissait, devait bien y avoir un fond, quand même, et, guess what, la coke m'allait tellement mieux que les oestrogènes.

Pourtant, j'étais sur le point de changer d'avis là-dessus. Clairement. Entendant cogner à la porte, je relève distraitement les yeux de mon affaire avant de me recentrer sur mes petits traits de bonheur. Ce n'est qu'au bout de la troisième fois que je lâche un juron audible, de ceux que je balance quand la grognasse d'à côté fout sa musique classique à plein pot et ravive de douloureux souvenirs d'enfance, 'voyez ? (d'ailleurs, j'suis sûr qu'elle vient de sursauter dans son canapé et qu'elle hyperventile déjà, poor little thing) et que je me lève, dans la foulée. Rageur, je guette une dernière fois un possible abandon du visiteur non désiré, mais le martèlement reprend. J'attrape le sachet trop en évidence pour le ficher dans ma poche mais ne me soucie pas de l'état de la table basse et des quelques vestiges des ces dernières minutes - comment ça, m'sieur l'officier ? Ça ? Non, c'est du sucre glace, l'est tombé de ma berliner Pfannkuchen.. oui oui... C'est ça, auf Wiedersehen Herr Polizist! Ouais, je maîtrisais la chose. Et puis, ce n'était sûrement un mec qui ne voudrait que me vendre un aspirateur et qui, justement, y verrait là un bon argument. J'attrape ma bouteille de bière à la volée à cette idée, en prenant la direction de la porte et de l'abominable tambourinement ; la vidant d'une traite, je me dis qu'éclatée contre le mur et appuyée contre sa carotide, ça devrait lui faire passer le message à tous ses petits collègues et que je serais tranquille pour un moment. Une bouteille à la mer, my way. Mais quand j'ouvre la porte de ma délicatesse innée et que je m'apprête à choper le parasite à la gorge, je me ravise. Je suis largement à l'ouest, ça fait un moment que la bière ne me sert que de répit entre deux liquides un brin plus acide et, vu l'odeur qui flotte dans la piaule, j'avais suivi tout le protocole herbeux de préparation à la cocaïne, mais une touffe rose, une tête de moins, une dégaine unique et les seuls traits de famille qui ne me provoquent pas une montée de bile, ça ne trompe pas ; un large sourire fend mes lèvres et balaie toute la hargne qui bloquait mes traits. « Putain, Sloan, t'as le chic pour choisir tes jours d'arrivée. » C'est le premier truc qui m'est passé par la tête et ça faisait référence à cette fois où elle était arrivée à Sao Paolo pile au moment où je comptais ramener une fille chez moi et qui, horreur, s'est révélé avoir quelques trucs en trop là en bas, selon les dires d'un pauvre malheureux qui n'avait pas eu sa cousine pour accaparer toute son attention, lui. Bon, ok, la situation est radicalement différente et je suis pas sûr qu'elle fasse le lien, mais je m'en fiche - mon bras a déjà croché ses épaules et je l'attire évidemment vers moi pour la saluer dans les formes, même si ça me semblerait absolument impossible avec n'importe qui d'autre. Tiens, d'ailleurs, voilà la voisine qui passe derrière elle, ébahie; un coup d'oeil qui lui rappelle où elle doit se carrer ses albums de Bach, elle détourne la tête et je relâche Sloan, pour mieux la toiser de bas en haut, un brin plus contenu. « T'étais pas censée être en train de bouffer du caribou dans le Grand Nord et te tanner des peaux de castor ? » Le Canada, disait sa dernière lettre, et j'avais plissé les yeux et froncer du nez de dégoût - hé, j'ai pas passé autant en temps en Amérique du Sud pour des prunes. Mais, bon, c'est pas la question. Sur le pas de la porte, je me pousse sur le côté et désigne l'appartement derrière moi, mention tacite mais pas moins évidente qu'elle est chez elle.



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