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 aidan ♫. nobody said it was easy ♪

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MessageSujet: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptySam 13 Juil - 15:00

Savannah plia doucement le chiffon qu'elle avait entre les mains, tandis qu'Aidan s'adossait au bar. Il se pencha doucement vers elle, comme pour mieux vriller son regard dans le sien – comme si cela pouvait la convaincre plus facilement que sa proposition était une bonne idée. À leur côté, Billie observait silencieusement l'échange en sirotant le verre que Savannah venait de lui servir. Une moue dubitative étirait les lèvres vermeilles de la mexicaine. Le travail était devenu un berceau tellement rassurant ces derniers mois, qu'elle n'avait nullement songé à prendre des vacances – d'autant plus qu'étant gérante, elle ne pouvait être que très difficilement remplacée, à fortiori si Aidan s'absentait aussi. Non, songea-t-elle en reprenant rapidement son chiffon pour s'occuper de la rangée de verres qui s'étalait devant elle. «  On ne peut pas partir comme ça, » répondit-elle, en s'appliquant sur sa tâche. C'était idiot de partir maintenant, surtout à cette période de l'année où les touristes venaient se mêler à la population autochtone. Comme s'il devinait ses pensées, Aidan posa une paume apaisante sur ses mains agitées et elle leva les yeux vers lui. Elle sentit distinctement un pincement au cœur troubler son rythme cardiaque. Cela faisait des mois qu'elle évitait le regard du De Conti, des mois qu'elle s'enfonçait dans son travail pour ne pas avoir à aborder le sujet avec lui. Des mois qu'ils s'éloignaient peu à peu l'un de l'autre, parce qu'elle n'avait pas la force de se pardonner – seulement le courage de se murer dans un silence effrayant. Il lui offrait une chance de se retrouver ensemble loin de tout, loin du pavé californien sur lequel ils avaient buté de trop nombreuses fois. Une chance de se ressourcer – la liberté de retrouver cette complicité qui les avait toujours caractérisé. Réagis, s'escrima-t-elle, alors qu'elle ne pouvait rien faire d'autre que lui retourner son regard – avec cette triste lueur qui ne quittait plus ses prunelles. « Pour aller où ? » finit-elle par demander dans un souffle. Un léger sourire redressa la commissure de la bouche du jeune homme, qui se tourna vers leur petite sœur. « J'ai tout prévu. » répondit cette dernière, malicieuse.

♦♦♦

Savannah étira sa silhouette longiligne et sentit tous ses muscles se détendre un à un. Rester assise dans la même posture durant près de douze heures de vol avait quelque chose d'affreusement frustrant pour une personne aussi active que la Monroe. Elle n'était pas habituée à se reposer autant, à simplement devoir attendre que le temps passe, tranquillement. Un moment, elle redouta qu'Aidan saisisse cette occasion pour l'avoir en tête-à-tête – au moins, il pouvait être sûr qu'elle serait incapable de fuir à trois mille pieds d'altitude. À son plus grand soulagement, il ne fit pas mine d'aborder le sujet et elle lui en fut reconnaissante. Elle n'était pas là pour penser à ça de toute façon, n'est-ce pas ? Installée près du hublot, elle eut le mérite de ne pas servir d'oreiller à qui que ce soit – ce qui ne fut pas le cas d'Aidan qui à plusieurs reprises, prêta son épaule à une mère de famille exténuée, ce qui ne manqua pas d'attiser l'hilarité de Savannah devant son inconfort. Elle crut qu'elle ne parviendrait pas à dormir – elle avait le sommeil extrêmement léger, malgré elle – et s'endormir dans un avion relevait quasiment du miracle. Nonobstant, l'étreinte chaleureuse et rassurante d'Aidan ne devait pas y être complètement étrangère …
Après avoir pris un latte dans une petite cafétéria de l'aéroport, les deux jeunes gens quittèrent l'infrastructure. Savannah tira sa valise derrière elle, et ne manqua pas de glisser sa main dans la paume calleuse du jeune homme, sa tête posée paresseusement sur son épaule. Un soleil éclatant les accueilli à la sortie et un monde incroyable s'agitait autour d'eux. Les prunelles cristallines de la mexicaine pétillèrent d'émerveillement ; il y avait tellement de vivacité autour d'elle, qu'elle avait l'impression d'entrer dans une fourmilière. Ce n'était pas désagréable, cela changeait considérablement de Los Angeles – elle avait l'impression de revivre, subitement. Barcelone. Elle n'était jamais venue ici – il faut dire qu'elle avait très rarement quitté les États-Unis ; deux fois pour être exact, le Mexique et l'Italie – mais c'était une destination qui l'avait toujours fait rêvé d'une certaine manière. Merci Billie, songea-t-elle avec une reconnaissance qui se diffusa dans sa poitrine. Ils s'arrêtèrent sur le trottoir et se serrant un peu plus contre son homme, la jeune femme s'enquit ; « Dans quel hôtel Billie nous a réservé une chambre déjà ? » La Salinger avait noté chaque information sur une feuille de papier A4 avant leur départ. C'était à se demander où elle avait trouvé le temps d'organiser tout cela.
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyDim 21 Juil - 12:53

... ... ...
Yo vivo por siempre




∞ "Laissons passer les heures, laissons passer nos peurs. Laisse faire le bonheur, remplis-toi de candeur, remplis-moi de douceur."
Ils devaient partir. Changer d'air. Aidan n'avait pas prit de vraies vacances depuis longtemps, sauf si on incluait son escapade à Paris l'été dernier. Mais à l'époque, il partait après l'incendie de son Pub, il partait chercher des réponses ailleurs que dans un verre de bourbon. Il partait avec Billie, cette française de coeur qui serait le consoler pour la perte qu'il avait subit. Mais cette fois-ci, c'était différent. Il en avait vraiment besoin, tous deux avaient besoin de ce voyage pour se reconcentrer. Quand il y songeait, c'était de nouveau pour consoler une perte mais celle-ci n'avait rien à voir avec l'autre. Cette douleur n'était en rien comparable à celle qu'il avait ressentit un an plus tôt. Aidan avait perdu quelque chose de plus cher, d'ancré au sein même de son coeur et de son âme. Il avait perdu un enfant, un nourrisson dont il ignorait tout avant le jour de sa mort. Mais plus encore, c'était le regard chaud et rassurant de Savannah qu'il avait égaré, quelque part entre le chagrin et la colère, dans un fossé proche de leur fin. Aidan ne pouvait laisser une chose pareille arriver. Ils avaient trop attendu pour espérer enfin être heureux, ils avaient trop encaissés pour laisser le sort s'abattre de nouveaux sur eux sans se battre. Il fallait qu'il tente quelque chose, qu'un salut leur soit offert. « Et si tu l'emmenais en voyage ? », avait suggéré Billie tout en rangeant son frigo. Aidan s'occupait alors de ranger les placards, le visage écrasé par la culpabilité. « Elle ne voudra jamais. », dit-il simplement, continuant sa gestuelle pour avancer Billie dans ces taches ménagères. La mexicaine trouvait toujours une excuse pour ne pas être obligé de rester avec Aidan. Elle fuyait leur vie à deux comme la peste. « Si ça vient de moi, c'est différent. », argumenta la Salinger avec un sourire malicieux.  Pas faux. Billie avait plus de contact avec Savannah qu'Aidan actuellement. Elle ne rentrait pas dormir systématiquement chez eux et au travail, elle s'affairait à d'autres taches, mettant le côté professionnelle en avant afin de ne pas le vexer. Jackson s'en trouvait ravi de cette situation où il était aux premières loges de la chute du couple qu'il avait mit tant d'effort à briser. Aidan ne trouvait même plus le courage de l'en dissuader. Il faisait son job et s'empressait de rentrer afin d'évacuer sa colère sur autre chose qu'un client alcoolisé. Savannah avait reprit progressivement le chemin de son ancien foyer, y trouvant une meilleure écoute que dans leur maison toute neuve. Aidan préférait la savoir chez Billie, au moins, il savait qu'elle était entre de bonnes mains même si la chaleur de ses bras lui manquait atrocement.

Finalement, Billie avait tout mit sur pied, s'appliquant à remettre sur les railles ce couple qu'elle avait longtemps prit comme modèle. Aidan avait assisté à son manège, approuvant silencieusement à chaque fois que la Salinger lui exposait son plan. Il n'aurait sans doute pas trouvé la force de gérer cela tout seul, de monter un tel projet avec ce qu'il tombait dessus ces derniers temps. Aidan et Billie avaient alors profité d'un temps de répit au Barking pour soumettre leur idée à Savannah. « On ne peut pas partir comme ça, » avait-elle rétorqué, sans vraiment surprendre Aidan qui se fit violence pour ne pas montrer son ressentiment. Il chercha son contact et la belle croisa son regard. C'était à la fois touchant et emprunt d'une note de tristesse qui esquivait tout le bonheur alentour. C'était leur dernière chance et Aidan chercha à lui faire comprendre en plantant ses prunelles déterminées dans les siennes, faisant passer un ultime message susceptible de tout changer. « Pour aller où ? » , demanda-t-elle, vaincus. Billie et Aidan échangèrent un regard entendu. Ils n'avaient pas fait ça pour rien, les choses pouvaient encore s'arranger. Aidan serra la paume de sa bien aimée, comme pour la remercier silencieusement de leur offrir cette petite chance. « J'ai tout prévu. » , répondit Billie en terminant son verre.

La maison était silencieuse tandis qu'Aidan réglait les derniers détails. Il ne voulait rien laissé au hasard. La maison qu'ils avaient choisit ensemble semblait comme détendu. Des cartons séjournaient encore dans l'entrée, des affaires qui n'avaient pas encore trouver leur place dans ce cottage que Savannah avait idéalisé. Celle-ci était absente, certainement entrain de donner les dernières consignes à Thomas avant le départ. Aidan grimaça. Il n'était pas d'accord sur l'idée. Il avait encore du mal à accepter la place de l'agent dans la vie de Savannah, même s'il connaissait les sentiments ravageurs de la mexicaine pour lui, Thomas restait un rival. Le Henley avait eu une place très importante dans la vie de Savannah à l'époque, pas besoin d'être voyant pour comprendre. Même si Savannah n'était jamais rentré dans les détails, Aidan avait tout suite comprit que Thomas n'avait pas seulement une amitié farouche envers le jeune femme mais bien un béguin réel. Si Aidan avait toujours occupé la première place dans son coeur et ça depuis des années, le doute avait persisté, l'angoisse qu'elle se détourne de lui pour occuper d'autres bras. Si aujourd'hui les choses étaient plus que clair pour Savannah, Aidan continuait à croire que les sentiments du jeune soldat n'avaient pas été aussi rapide à s'effacer. Malgré tout, Aidan avait accepté de céder le Barking à Thomas le temps de leur escapade. Tout valait mieux plutôt que de laisser quartier libre à Jackson qui ne mettrait pas cinq minutes à transformer l'endroit en un lieu de débauche et de perdition. « Et toi, t'as pas intérêt de faire tourner Billie en bourrique, c'est compris ? », demanda t'il sans espérer de réponse en s'adressant au chien couché sous le bureau. Aidan devait bien le reconnaître, avec le temps, il avait fini par avoir une réel affection pour cette foutu bête. Dans le fond, il culpabilisait de laisser sa garde, ainsi que celle de Julian, à sa soeur qu'il savait seule ces derniers temps. Même si elle avait insisté pour qu'ils partent, Aidan restait convaincu qu'elle souffrait grandement de cet isolement. Mais il n'aurait donné la garde de Julian à nul autre qu'elle, elle était la seule personne, hormis Savannah, a avoir toute sa confiance. Finalement, Aidan rangea soigneusement les deux passeports dans sa sacoche, ainsi que les billets d'avion et le nécessaire à conserver sur eux. Il fit une dernière vérification avant de fermer la maison et de partir récupérer Savannah.

***

« Dans quel hôtel Billie nous a réservé une chambre déjà ? », demanda la mexicaine une fois à l'air libre. Aidan resserra son étreinte. Il était rare qu'elle se retourne si près de lui, d'ailleurs, il n'avait pas été aussi proche d'elle que dans l'avion depuis CE jour. « Tu verras », lui chuchota t'il à l'oreille en hélant un taxi. Le chauffeur embarqua leurs valises et tandis qu'Aidan lui donnait l'adresse, Savannah se pencha à la fenêtre telle une enfant en quête de paysage. Aidan, lui, l'observait. Il aurait pu jeter un coup d'oeil devant les palmiers bordant la route, observer les allées fleuris de la ville enchanteresse ou encore admirer de loin les monuments caractéristiques de la ville espagnole, mais non. Il fixait le visage bon enfant de son aimée, remarquant les lignes arrondis de son visage et observant le plis soucieux de son front, celui qu'elle conservait malgré ses efforts répétés pour la rassurer. Il discernait presque les larmes minuscules perlaient aux coins de ses yeux, ses larmes orphelines qui ne trouvaient plus leur source. Aidan fini par tourner son regard vers sa vitre, songeur. Il avait tout misé sur ce voyage. Il c'était donné le pari de voir apparaître un sourire sur le visage si fermé de Savannah. Voir une nouvelle étincelle resurgir dans son regard si terne, imaginé pouvoir recommencer à vivre. Imaginé. Reconstruire.  

© .JENAA
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyMar 3 Sep - 1:26

Installée confortablement dans le taxi, Savannah contemplait le paysage hispanique avec une avidité à la fois nouvelle et inattendue. Elle se rendait compte que ce n'est qu'une fois la folie effectuée, qu'on s'aperçoit que c'était la pièce manquante à un quotidien devenu répétitif. Ses rétines dévoraient ce qu'elles voyaient, comme des affamées de beauté. Elle n'aurait su dire ce qui la galvanisait à cet instant, néanmoins il lui semblait qu'un air différent flottait dans l'atmosphère et, conscient de cela, son coeur battait à tout rompre pour en oxygéner son corps entier. Elle respirait - et encore une fois, c'est lorsqu'on emplit profondément ses poumons que l'on s'aperçoit à quel point on suffoque, la plupart du temps. Un bref instant, elle se perdit dans ses contemplations, oubliant toute présence autour d'elle - même celle d'Aidan. Cela lui arrivait de plus en plus fréquemment, mais elle ne s'en inquiétait pas. Ces absences, elle les savait issues de ses besoins de solitude et ses pensées étaient le meilleur des abris possible. Un sourire involontaire s'esquissa sur ses lèvres et comme sortant d'une longue réflexion, Savannah se redressa et posa son regard sur Aidan qui avait détourné les yeux vers la vitre de son côté. Elle se rapprocha une nouvelle fois et passa le bras musclé du jeune homme autour de ses épaules pour se blottir confortablement contre lui. Elle sentit son myocarde battre contre son oreille, rythme lent et cadencé qui l'apaisait toujours lorsqu'elle se laissait aller contre. Ce qui avait été extrêmement rare ces dernières semaines - voire ces derniers mois. « On va à la plage après, hein ? » s'enquit-elle, en relevant les yeux vers lui et quêtant son approbation. Comme toujours, Savannah était attirée par les vagues, l'écume, la sensation que cela lui procurait. De plus, elle se remémorait parfaitement certains week-end où ils s'y rendaient tard le soir, plongeant leurs corps dans l'eau salée et se serrant l'un contre l'autre pour se réchauffer, se toucher. Un long frisson l'agita à ce souvenir, tandis qu'à contrario, sa gorge se nouait. Ne pas y penser, pas y penser. songea-t-elle, en fermant les yeux comme si une légère torpeur se déposait sur ses paupières. Ou plutôt, comme son éternel fardeau reprenant peu à peu une certaine gravité sur ses épaules. Ne pas y penser ...

Un bon quart d'heures plus tard, les deux jeunes gens arrivèrent à l'hôtel, valises en main. Savannah sentit sa bouche s'entrouvrir, surprise. « Waow, » fut sa réaction. En effet, c'était pas le type d'établissement qu'elle était habituée à fréquenter loin de là. Barcelona Princess. L'hôtel semblait bien porter son nom. Elle s'en rendit bien rapidement à l'évidence lorsqu'ils longèrent une piscine, et lorsqu'elle avisa des structures visiblement réservées aux massages. À l'intérieur, ils arrivèrent à l'accueil et elle repéra même un bar vraisemblablement fréquenté dans la pièce voisine. « Puis-je vous aider ? » s'enquit leur hôte et Savannah s'effaça pour laisser parler son homme. Puis, ils furent accompagner jusqu'à leur chambre. Enfin, leur ... suite. Savannah n'avait jamais été une femme aux goûts de luxe, bien au contraire. Nonobstant, depuis qu'elle vivait sous le même toit qu'Aidan, elle avait été habituée à un niveau de vie bien plus supérieur à celui dont elle bénéficiait auparavant. Et là, il avait tapé fort. Une chambre à la fois élégante et lumineuse s'offrait à eux, avec une literie boisée aux draps d'un blanc intense .... Ce qui capta son attention fut l'immense baie vitrée faisant limite office de mur, donnant une vue imprenable sur la mer. Autant dire qu'elle se félicitait de ne pas avoir le vertige, puisqu'ils se trouvaient au 23e étage. Presque au paradis, en soit. « Voici un mini-bar entièrement à votre disposition, » commença le maître d'hôtel. « La télévision, bien entendu, internet offert. L'accès au sauna et à la salle de sport est également libre. Enfin, si vous désirez quoi que ce soit, n'hésitez pas à joindre la réception, monsieur. » Puis il croisa les bras et attendit. Un instant, Savannah fut intriguée - okay, il avait fini de causer, ils avaient compris le message, il pouvait y aller maintenant. Ce n'est que lorsqu'Aidan entrouvrit son porte-feuille qu'elle compris - oh je vois, songea-t-elle. Le pourboire, bien évidemment. En tant que serveuse, elle devrait elle-même s'en souvenir. Lorsqu'ils furent enfin seuls, Savannah s'assit sur le bord du lit et déclara ; « C'est vraiment magnifique, vraiment. » Elle plongea son regard dans le sien, comme elle le faisait à l’accoutumée, mais contre toute attente un certain malaise se nicha au creux de son ventre et elle finit par les détourner vers la vue imprenable qui s'offrait à eux. Elle ne savait pas ce qui animait cette réaction, mais elle ne pouvait généralement pas l'empêcher ... Pourtant, la jeune mexicaine faisait des efforts. De gros efforts pour ne rien ruiner. Respire, allez. se dit-elle avant de se redresser pour aller se servir un verre de gin dans ce fameux mini-bar. « Je sais pas toi, mais j'ai bien envie de trinquer ! » dit-elle avec un engouement maladroit. Elle lui servit un verre à lui aussi, sans trop en faire, sachant pertinemment qu'il était le premier à faire attention avec l'alcool, puis, leva son verre et déclara ; « À nos vacances, à nous .. » Un demi-sourire - celui qui désormais la caractérisait-s'installa sur ses lèvres, puis elle but une longue gorgée de sa boisson, peut-être un peu trop rapidement d'ailleurs ...
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyMar 10 Sep - 11:37

    C'était presque inespéré qu'elle se rapproche de lui. Durant de longues semaines, Aidan avait subit les repousses à répétition de Savannah. Au départ, il ne l'avait pas mal prit parce qu'il comprenait. On lui avait enlevé le seul rêve qui l'avait toujours animé. On lui avait reprit l'idéal qu'elle se faisait de sa vie. Si pendant un temps Savannah avait pensé ne jamais avoir d'enfant, c'était seulement dû au fait que l'homme qu'elle aimait était promit à une autre. Aidan avait alors comprit, le soir où l'orage avait été complice de leur conversation téléphonique, qu'elle n'avait jamais envisagé de fonder une famille avec un autre que lui. Difficile de mettre un nom sur la culpabilité qui avait envahit Aidan ce soir-là. Lui, n'avait pas attendu. Cruellement, il avait eu un enfant avec une autre. Il avait beau se rappeler qu'as ce moment-là il la croyait encore disparue, cela ne pouvait ôter le poids de ses épaules. Lors de ce fameux soir, tous leurs rêves avaient brutalement prit fin. Ce bébé qu'ils n'auraient jamais avait creusé un vide indescriptible dans leur vie. Savannah ne pourrait jamais donner la vie et Aidan n'avait souhaité que lui offrir cela. Pouvoir organiser la petite chambre du fond, la décorer dans les tons boisés que Savannah avait répéré un jour, passer des soirées interminables à se décider pour un nom, faire des nuits blanche à le regarder dormir ... Mais ils avaient tous deux prit conscience que cet idéal secret, dontils n'avaient jamais parlé à haute voix, n'existerait pas. C'était cruel mais c'était ainsi. Savannah avait par la suite refusé tout contact. Aidan c'était sentit démuni, incapable de l'aider à guérir cette blessure. Ses constants rejets avaient fini par lasser Aidan qui c'était réfugié un peu plus dans la boisson. Il avait honte de le reconnaître cependant mais l'alcool l'avait aidé à passer le cap. Quand Julian dormait et que Savannah tardait à rentrer, quand l'absence de Charlie lui pesait trop, le whisky avait comme un goût libérateur. En parler aurait été reconnaître une faille et des failles, Aidan en avait beaucoup trop ces temps-ci. La mère de son fils avait brutalement disparue, la femme qu'il aimé semblait s'éloigner un peu plus chaque jour et sa soeur, malgré son aide constance, semblait cacher des blessures encore trop vive. Comment ne pas succomber dans ces moments-là ?

    Aidan ne manqua pas le regard ébahit de Savannah à leur arrivée. Le Barcelone Princess avait un charme fou malgré une modernité évidente. Aidan, comparée à sa compagne, avait beaucoup fréquenté ce genre de lieux étant plus jeune. Malgré tout, il avait tenu à ce que Billie s'occupe de tout, qu'il puisse lui aussi admirer et se laissé charmer. Il avait tout de même tenu à ce que Billie respecte quelques règles fixe et il semblait que la jeune Salinger ait fait un sans fautes. Aidan et Savannah furent guidés vers leur suite et Aidan fut heureux de constater que la vue était à couper le souffle. Bien qu'Aidan n'eu rien d'un prétentieux, il aimait les belles choses. Il avait vécu toute son enfance dans le luxe et retenait peu de choses hormis ces fameux hôtels réputés pour leur discrétion et leur charme. Aidan paya généreusement le maitre d'hôtel avant de le congédier d'un salut poli. « C'est vraiment magnifique, vraiment.», dit alors Savannah, son regard perdu vers l'extérieur. Aidan se rapprocha d'elle et aussitôt la mexicaine se replia sur elle-même. Aidan cacha sa déception et lui fit un léger sourire, comme s'il comprenait alors qu'il crevait de chagrin dans le fond. « La chose la plus magnifique se trouve sur ce lit. », lui répondit-il, plus que sincère. Parce que malgré son chagrin, malgré sa peine et sa colère, Savannah restait la plus belle chose qui lui été donné de voir depuis sa naissance. « Je sais pas toi, mais j'ai bien envie de trinquer ! » et elle fila se servir dans le mini bar. Aidan la regarda faire, sans rien dire. Il n'avait pas besoin de lui faire remarquer que ce genre de situation ne lui ressemblait pas. Il fit un gros effort pour se montrer ravi et accepta le verre qu'elle lui tendit. « À nos vacances, à nous .. » , dit-elle avant de boire d'une traite son verre. Aidan reposa alors immédiatement sa propre boisson pour lui retirer des mains la sienne. « Doucement chérie. On a toutes les vacances pour fêter ça. », lui dit-il, un peu trop brusque peut-être. Il sut alors qu'il avait dérapé. Depuis ce jour, il semblait constamment faire des erreurs et marchait sur des oeufs. Il lui attrapa alors la main et ouvrit la baie vitrée. Il l'entraîna sur un balcon fleurie et lui désigna un point au large. « J'ai une petite surprise pour toi, elle se trouve la-bas. »

    L'aprés-midi à la plage leur fit le plus grand bien. L'hôtel disposant d'une plage privée, ils leur avaient été facile de s'y rendre. Aidan avait eu du mal à cacher son désir lorsque Savannah c'était dévêtue, son maillot rendant à son corps toute sa splendeur. Alors qu'elle s'approchait, songeuse, de l'eau, lui se tenait plus loin à l'observer. Il se sentait à la fois heureux et nostalgique. Avant, il se serait jeté avec elle dans l'eau, l'aurait entrainé au large pour qu'ils partagent un moment des plus intime. Il aurait caressé sa peau dorée alors qu'elle était encore humide, l'aurait taquiné en lui ôtant son haut en entendu son rire cristallin. Mais là, il n'en fit rien. Par pudeur, il la laissa entrer seule dans l'eau. Il se sentait étrange, n'osant plus la toucher sans risquer de la heurter. Il pouvait voir le regard des hommes se poser sur elle et ressentait une profonde jalousie. Autrefois, il se serait empressé de montrer qu'elle était avec lui, mais il se fit plus distant cette fois-ci. Savannah n'avait plus cette même dépendance à lui et se rendre compte semblait ouvrir son coeur en deux. Perdu, Aidan s'aperçut alors qu'il pleurait et s'empressa de camoufler ses larmes dans ses mains. De loin, il la vit l'inviter à la rejoindre et il se leva. Tout n'était pas encore perdu.

    Ils étaient de nouveaux en bas et une voiture les attendaient. Le soleil commençait faiblement à se coucher et la vue n'en n'était que plus belle. Ils c'étaient tous deux changés pour l'occasion, Savannah toujours aussi ravissante. Le cabriolet les conduisit jusqu'à un petit ponton privé. Aidan remercia leur chauffeur et fit sortir Savannah de la voiture qui semblait perplexe. Il n'avait rien lâché de toute la journée et se contentait de lui sourire à chaque fois que leurs regards se croisaient. Il gardait précieusement en mémoire leur étreinte furtif au large, comme la promesse que tout irait bien, qu'il fallait simplement y croire encore. Au bout du pont se trouvait une petite embarcation, vide. Aidan l'aida à monter et attrapa les deux rames. Le manque d'exercices lui pesait et Aidan fit de son mieux pour ne pas se montrer essouffler. Finalement, après un petit moment, ils arrivèrent devant une plage privée, tout juste éclairer par quelques torches à peine visible. Aidan guida Savannah le long de la plage, ils marchèrent pied nus sur le sable doux et frais. Aidan gardait le silence, mais observait sa belle. Savannah, curieuse, ne posait pas de questions pour autant et se contentait de serrer la main qu'il lui avait tendu. Et soudain, une musique au loin vint éveiller leurs sens. Aidan écarta alors quelques branches de palmier qui s'ouvrirent sur une table parfaitement dressé à la lueur des bougies.
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyJeu 12 Sep - 2:27


Savannah avait conscience que sa conduite blessait profondément Aidan. Il devait sans doute ne plus la reconnaître désormais, se demander qui était cette femme avec qui il partageait son foyer, son cœur, sa vie. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, et son attitude les rendait inaptes à communiquer comme il se doit dans un couple. Ça la rendait complètement malade lorsqu'elle se retrouvait seule – face à ses songes, ses doutes et ses peurs les plus intimes. Combien de fois s'était-elle sentie défaillir, alors que plongée dans ses comptes, ses pensées dérivaient vers de cruels « et si jamais ? » ? Combien de fois était-elle sortie en solitaire le soir, pour vagabonder dans les rues de Los Angeles telle une âme en peine qui traîne ses chaînes pour ne pas avoir à affronter la présence de celui qu'elle aimait ? Ses craintes étaient vivaces, glacées et lui mordaient constamment les entrailles sans aucune pitié. Pourtant, elle tentait de redevenir celle qu'elle était autrefois – joviale, spontanée, tactile, sensuelle. La mexicaine ne pouvait que le prétendre. Elle ne parvenait pas à annihiler son comportement qui semblait la rendre toujours moins coopérative. S'écarter, esquiver, dissimuler, étaient devenus des réflexes aussi tangibles que l'air qu'ils respiraient. Ça allait pourtant à l'encontre de tout ses principes, de sa nature même puisqu'elle n'avait jamais été si hermétique au regard de son conjoint – mais elle n'avait plus confiance en elle-même. Pour ainsi dire, plus elle réfléchissait, plus elle peinait à croire qu'en perdant un être cher, il soit possible de conserver son âme intacte. Ce bébé qu'ils auraient pu avoir ensemble, c'était la fissure de trop – son cœur avait implosé, littéralement.

Après avoir été sur le balcon, Savannah alla s'enfermer dans la salle de bain prétextant se changer pour se rendre à la plage. Une fois la porte fermée, la jeune femme s'immobilisa et ferma les paupières. Quelle idiote ! S'asséna-t-elle mentalement. Qu'essayait-elle de prouver au juste ? Elle n'avait jamais eu à avoir honte face à lui – il l'avait toujours accepté entière, avec ses qualités et ses défauts les plus exacerbés. Mais à cet instant précis, celle-ci consumait ses nerfs. Son regard … Elle déglutit avec difficulté et s'approcha du lavabo qu'elle actionna avant de relever les yeux vers le miroir. Qu'est-ce qui continuait de clocher chez elle, hein ? S'interrogea-t-elle en détaillant chaque trait de son visage. Physiquement, elle n'avait pas changé d'un pouce. Elle avait encore parfois du mal à croire ce qui avait bien pu se passer, comment elle avait pu abriter la vie sans s'en apercevoir. Instinctivement, sa main rejoignit son abdomen plat et lisse – traître. Son visage de déforma sous une tristesse incommensurable et elle lutta contre cette vague à larmes qui menaçait de la submerger, comme toujours. Ne pas y penser, c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas sombrer totalement dans cet océan de désespoir qui la ballottait dans tout les sens. Ne pas y penser, juste, ne pas y penser. Comme si un jour, cela finirait par quitter totalement son esprit. Ne pas y penser. Lorsqu'elle ressortit rien ne la trahissait, sauf peut-être son regard plus brillant qu'à l'accoutumée.

Savannah fut ravie de se retrouver à la plage. Le soleil était brûlant et la caresse que lui prodiguait la chaleur sur sa peau était exquise. Elle passa sa longue chevelure brune sur l'une de ses épaules, dégageant sa nuque – et à fortiori ses tatouages – à la vue de tous. Elle ne s'aperçut pas des regards qu'elle attirait sur elle, pour ainsi dire, ça faisait des années qu'elle ne les remarquait même plus. Le seul qui avait toujours et seulement compté, c'était celui de son homme. Ses pieds plongés dans le sable, elle se rendit jusqu'au bord de l'eau tandis qu'Aidan déposait leurs affaires. Un sourire involontaire s'installait peu à peu sur ses lèvres, alors qu'elle testait la température de l'eau du bout de l'orteil. S'enfonçant jusqu'à la taille, la jeune femme se retourna et chercha le De Conti des yeux. Ce dernier lui adressa un large sourire de loin – elle ne vit pas les larmes qui venaient de rouler sur ses joues, se laissant tromper par le masque joyeux qu'il arborait pour ne pas lui faire de la peine. L'aurait-elle su, qu'elle en aurait eu le cœur brisé. D'un geste, elle l'invita à la rejoindre dans l'eau, s'interdisant d'inclure une distance entre eux. Il ne tarda pas à se retrouver prêt d'elle, et côte à côte, ils nagèrent jusqu'au large comme ils avaient eu coutume de le faire par le passé. La jeune femme monta sur son dos lorsqu'elle n'eut plus pieds et s'accrocha tendrement à son cou, ne tardant pas à y déposer ses lèvres en une douce caresse intime. Non, tout n'était pas perdu.

La jeune femme s'était revêtue d'une robe rouge assez simple, qui dévoilait ses longues jambes et flattait sa silhouette longiligne. «  J'ai pas même le droit à un indice ? » avait-elle demandé à Aidan, essayant de percer le mystère duquel il s'embaumait. Bien sûr, la mexicaine savait pertinemment qu'elle n'obtiendrait rien de lui et contenait donc sa curiosité – il n'y avait que lui pour la faire se sentir impatiente, que lui pour la surprendre encore, que lui pour encore l'animer alors qu'elle se croyait vide de tout. La voiture les conduisit jusqu'à un coin isolé où se trouvait un petit ponton retenant une embarcation. Elle arqua un sourcil, un peu perplexe. Mon dieu, que lui avait-il préparé au juste ? Songea-t-elle alors qu'elle se laissait aider pour monter dans la petite barque. Elle grimaça discrètement lorsqu'elle l'entendit s'essouffler – non pas qu'elle douta de sa force, mais elle avait toujours cette crainte vicieuse qu'il se surmène, qu'il fasse un effort de trop et que son cœur lâche. Avec tout ce stress qu'elle lui infligeait … heureusement, ils arrivèrent tout deux sains et saufs à bon port. Savannah saisit la main qu'Aidan lui tendait et ne la lâcha plus, se laissant guider. Le chemin n'était éclairé que par des torches alignées et elle mit un long moment à pouvoir se repérer seule. Ils marchèrent un petit moment – Savannah ne tarda pas d'ailleurs à retirer ses chaussures et à les porter à bout de main, avec ce charme naturel qui lui était si caractéristique et qui semblait sous-entendre qu'elle pourrait porter de la paille qu'elle n'en serait pas moins belle.

Lorsque Aidan écarta le dernier feuillage superflu - dévoilant une table parfaitement dressée ainsi qu'une chandelle située au centre et diverses autres bougies – Savannah s'émerveilla, des étincelles pleins les yeux. Sa bouche carmin s'entrouvrit et elle demeura muette quelques instants. « Je ne sais pas quoi dire, » finit-elle par lâcher avec un rire étonnamment décontracté – l'après-midi reposant qu'ils avaient passé portait ses fruits -. « C'est merveilleux ! » Il la conduisit jusqu'à sa chaise, tel un gentleman ce qui charma énormément la demoiselle qui sentit ses joues emprunter une teinte légèrement rosée. Elle sentait son cœur battre la chamade au fond de sa poitrine, avec une véhémence telle qu'elle avait l'impression de revenir aux premiers mois de leur rencontre. «  Tu me surprendras toujours, » ajouta-t-elle avec un beau sourire, tandis que ses yeux se posaient sur les musiciens. L'ambiance était romantique à souhait et la Monroe sentait ses muscles se détendre un à un, tout doucement. Ça lui faisait énormément de bien d'être là, ainsi. Un homme en costume ne tarda pas à arriver avec deux flûtes à champagne qu'il déposa devant eux respectivement, avant de s'esquiver en toute discrétion. Se dispensant de toast cette fois-ci, Savannah leva son verre vers lui – leurs coupes s'entrechoquèrent en un joli tintement de cristal dans la nuit.
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyLun 16 Sep - 16:06

    Savannah venait de partir travailler. Elle semblait légèrement troublé, mais elle le rassura d'un sourire bienveillant qui avait le don de rendre a Aidan toute sa bonne humeur. Une fois seul à l'appartement, Aidan fit le ménage de fond en comble. Il n'avait jamais été très doué pour ce genre d'attention, en vérité, il avait eu l'habitude d'avoir une armada de domestique à la maison pour s'occuper de tout ça. Et puis la prison avait le mérite d'avoir une cellule tellement minuscule que le principal était fait en quelques minutes. Depuis qu'il vivait avec Savannah, tout ce qui caractérisait l'ancien Aidan semblait avoir disparu. Il se surprenait à sourire, voir même à rire, alors que cela n'était plus arrivé depuis longtemps. Elle l'avait changée de tellement de façon ... Une fois le ménage fut fait, il prit sa veste et quitta les lieux. Il savait exactement où il se rendait. D'un pas décidé, il fit a pied les quelques blocs qui le séparaient de sa destination. Un regard à sa montre, il vit qu'il était à l'heure et s'autorisa une cigarette. Devant la devanture, il n'y avait personne. Aidan vit les volets roulant remonter et marcha d'un pas rapide vers son ouverture. « Bonjour Monsieur. Ne vous pressez pas, elle n'as pas bougée. », lui dit le vendeur en le voyant débouler dans sa boutique. En effet, Mr.Lockley, anglais pure souche venu s'installer dans la citée des anges pour faire fortune, connaissait bien l'italien. Depuis quelques semaines déjà, Aidan venait régulièrement vérifié que la bague en vitrine s'y trouvait toujours. La boutique de Mister Lockley n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler une bijouterie, mais une sorte de remise-depot, plus communément appelé un traiteur sur gage. Aidan n'avait pas les moyens d'offrir a Savannah une bague tel qu'on en voyait sur la 5iem dans la bijouterie de luxe. Mais cette alliance était simple et belle, à l'image même de celle qu'il aimait éperdument depuis leur première rencontre. Il avait économisé, il avait mit de côté pour la lui offrir un jour et avait même mit en gage d'autres objets « tombés du camion » trouvés sur ces différents petits jobs, des missions d'intérim dans les rares entreprises qui se foutaient bien de connaître le passé carcéral d'un employé de passage. « Alors, c'est pour aujourd'hui ? », demanda poliment la vendeur. Il commençait à perdre patience, se demandant un jour si cette bague disparaîtrait enfin de son magasin. D'un autre côté, il avait prit Aidan en sympathie et aurait été un tantinet déçu qu'elle soit acheté par un autre client. « Oui. Ce soir, si tout vas bien. », dit-il sans se douter une minute de la fin de journée qu'il passerait. A l'époque, sa seule crainte était qu'elle puisse dire non ...

    ***

    Aidan était entrain de se remémorer cette journée quand ils arrivèrent enfin sur le lieu désiré. Jamais il ne lui en avait parlé. En réalité, il avait longtemps refoulé ce souvenir. En parler n'aurait fait que remuer d'anciens démons, des souvenirs trop douloureux et brûlant. De toute façon, il n'avait jamais eu le temps de lui demander quoi que ce soit parce qu'il ne l'avait jamais revu après ça. Il avait été éconduit avec toutes les familles de victimes ce jour-là. Une cellule de crise avait été mis en place, mais Aidan ne s'y était jamais rendu. Il refusait catégoriquement de mêler son chagrin avec ces étrangers , il ne voulait pas pleurer, il ne voulait pas qu'on le plaigne, il voulait simplement qu'on lui rende Savannah et ça, personne ne pouvait le faire. « Je ne sais pas quoi dire, » dit-elle finalement une fois le choc passé. Aidan était assez fière de sa surprise. Il était le seul à savoir, même Billie n'avait pas été mise dans la confidence. Il ne pouvait lui en parler, parce que ça devait venir de lui. Si quelqu'un avait su, les choses auraient été différente et Aidan avait une idée très précise de la suite. « Alors ne dit rien. », lui répondit-il en la guidant vers la table. Celle-ci était posé a même la plage, entouré de palmier et d'autres arbres exotique dont il ne connaissait pas le nom. Les chandelles donnaient au lieu un air enchanteur, magique et hors du temps. Aidan lui souria tout en faisant asseoir sa belle autour de la table. Ça, il le devait à l'éducation rigide de son père qui malgré avait négligé sa femme de nombreuse façons, l'avait toujours habitué aux bonnes manières. « Tu me surprendras toujours, » avoua-t-elle en demi sourire. Elle ne savait pas à quel point, pensa t'il. Il fit un signe de tête et un serveur s'approcha de leur table en toute discrétion. Aidan n'avait pas à s'en faire, il avait déjà donné toutes les consignes pour que cette soirée soit mémorable. Il leur servit deux coupes et s'esquiva aussi soudainement qu'il était apparu. « C'est bien mon objectif. » dit-il tout en lui souriant franchement. Après avoir trinqué, le serveur réapparut avec les entrées. Autour d'eux, la musique continué à se faire entendre, fondu dans le décor. L'atmosphère était détendu, Savannah semblait s'épanouir, l'alcool aidant, peut-être. Mais Aidan tenait à garder l'esprit clair pour ce qui allait suivre. Finalement, après le plat principale, la musique baissa soudain, cédant la place a une toute autre ambiance, romantique. « Savannah ... » commença t'il, cherchant a ne pas perdre la face. L'imaginer avait été facile, mais maintenant qu'il se retrouvait avec ces deux yeux immenses en face de lui, il tremblait. « J'ai longtemps réfléchis à la façon dont j'allais faire ça et je t'avoue que j'ai pas encore trouvé. J'ai jamais su comment m'y prendre, parce que j'ai toujours eut peur de ne pas être à la hauteur. » Il reprit son souffle. Il pouvait faire machine arrière, mais le regard curieux et tendre de Savannah lui insuffla le courage nécessaire pour poursuivre. « J'ai cru te perdre Savie. Le jour où on m'as annoncé ta mort, j'étais sur le point de te demander quelque chose et j'ai jamais pu aller jusqu'au bout. » Aidan se leva alors et posa un genoux a terre. Il était conscient de la demande classique qu'il s'apprêtait a faire, mais faire autre chose ne lui pas donné pareil sentiment d'insécurité. Paradoxalement, il avait besoin de se mettre en danger, de ne pas faire les choses facilement. « Je t'aime, depuis le premier jour, depuis le jour où je t'ai vu à travers cette vitre. Je sais que j'ai pas toujours fais les bons choix, que j't'ai souvent blessé et je le regrette. Mais si tu acceptes ce qui va suivre, je te promet de passer le reste de ma vie à te rendre heureuse, à te faire sourire tous les jours, à t'aimer comme un dingue sans jamais faiblir. Je te promet que ce n'est que le début, que je ferais tout pour réaliser ton rêve. » Il fit une nouvelle pause, sentant tout son corps trembler sous l'émotion. Il était angoissé, mort de trouille, mais étrangement, il se sentait plus fort que jamais. « Je sais que tu souffres, je sais que tu te crois responsable, mais jamais je te laisserais tombé. Ce qui c'est passé n'est ni ta faute, ni la mienne. Je ne fais pas ça pour te prouver quoi que ce soit, parce que mon amour pour toi n'as jamais eut de limite et tu le sais. Pardonne moi si tu penses que je ne t'ai pas assez soutenu, pardonne moi aussi pour tout le reste si tu le peux. Mais je t'aime Savannah, depuis toujours c'est toi et peu importe ce qui suivra, ça ne changera jamais. » En silence, sans trembler cette fois-ci, il sortit de sa poche un petit sac en toile pourpre. Délicatement, il ôta son contenu et le mit en évidence devant elle. La bague était fine, discrète et un unique diamant brillait en son centre. Lui prenant la main, il lui demande enfin : « Savannah, veux tu devenir ma femme ? ».
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyDim 29 Sep - 19:11

Savannah n'avait jamais été actrice d'une pareille situation. En réalité, dans ce type de cadre particulièrement romantique, son rôle s'était toujours borné à être celui de la jeune femme en arrière-plan, portant un plateau chargé de mets délicieux à une table où un couple se disait des mots doux autour d'une chandelle. Non, elle n'avait jamais envisagé pouvoir se retrouver à la place où elle se tenait là tout de suite. Elle était bien trop habituée à la simplicité que lui conférait sa nature éternellement bohème. Et pourtant, Aidan lui en mettait plein la vue en décrochant des étoiles pour les mettre dans ses yeux, avec ce sourire et cette expression tendre qui ne le quittait plus désormais. Elle lui retournait son regard, les nerfs détendus par l'atmosphère obligeamment apaisante. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi sereine et elle aurait souhaité que cet instant ne s'arrête jamais. Que cette flamme qu'elle sentait brûler au creux de son abdomen continua de crépiter joyeusement, signe qu'elle était encore vivante – qu'il y avait encore de quoi espérer. Des deux, elle avait toujours été la plus optimiste ; aspirer au bonheur, c'était autrefois tout ce qui pouvait faire sa force car elle n'en démordait pas. Sa détermination si caractéristique la poussait sans cesse en avant, et ne s'évanouissait qu'une fois l'objectif atteint. Elle n'était pas de ces personnes qui se contentent de sourire lâchement, car c'est tellement plus facile de se cacher derrière une grimace joviale plutôt que d'être réellement heureux. Malgré les entraves, malgré les catastrophes, son optimisme n'avait jamais été entaillé – ce n'était sans doute qu'une question de temps.

♣♣♣

Une pile de vêtements était sortie, et s'étalait sur un lit en un bordel incroyable. Une valise était entrouverte sur le sol, et des affaires y avaient été jetée pêle-mêle, sans véritable conviction apparente. Savannah était assise contre le rebord de sa literie, le visage calé contre ses genoux, sa silhouette longiligne recroquevillée comme une enfant blessée. Immobile. Rien n'agitait ses membres, à vrai dire, elle peinait même à respirer tant elle était confuse et que la douleur annihilait tout sentiment de bien-être en elle. Elle transpirait le désespoir. À cette heure-ci, elle était seule à la maison - Aidan était allé prendre Julian chez Billie, et comme d'habitude, il s'assurait de traîner un brin en route. Peut-être pour lui laisser le temps de se confectionner une moue plus gracieuse et plus affable à son retour. Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'une frénésie s'était emparée de ses membres et qu'elle avait commencé à tout foutre dans une valise, pour finalement tout ressortir, déchirée en deux par ses sentiments contradictoires. Elle ne pourrait jamais permettre à Aidan de vivre ses rêves, ceux qu'ils avaient partagé lorsqu'ils vivaient encore sous les toits de Santa Monica, et même maintenant. Perdre son enfant, c'était comme retirer un maillon à une chaîne qui était pourtant censée être indestructible. Elle ne pourrait jamais lui donner ce dont il avait besoin, faire de lui un père de famille. Du moins, elle ne pourrait jamais l'accompagner dans ce rôle. Comment pourrait-elle se regarder en face, vieillir près de lui en le condamnant à si peu, lui qui méritait tellement plus … ? Elle ne pourrait pas. Elle ne pouvait pas lui infliger ça – il ne verrait plus que celle qui avait perdu son enfant, celle qui ne pourrait plus lui en donner, celle qui se punissait jours après jours à cause de ça. Elle allait partir, loin, pour son bien. Un sanglot naquit dans sa gorge asséchée et ses épaules graciles tremblèrent. Elle en était tout bonnement incapable. Malgré tout, Savannah se sentait toujours unie à lui d'une manière inconditionnelle. Ici ou ailleurs, elle l'aimerait toujours et à jamais. L'idée même de le quitter la meurtrissait plus que tout. Elle avait beau lui souhaiter un bonheur incommensurable, elle ne pouvait pas supporter être la cause de sa peine, que tous leurs souvenirs soit teinté d'amertume … Et partir, partir … Serait une solution à laquelle elle ne pouvait pourtant pas se résoudre. Non … non, jamais.

♣♣♣

Sa main caressa délicatement la paume d'Aidan, alors qu'ils buvaient tranquillement leur champagne et commençaient à manger leur repas. C'était délicieux. Tout était parfait et à plusieurs reprises, elle rit aux éclats avec une sincérité rafraîchissante – autant pour elle que pour lui, sans doute. Elle revint un moment à ses pensées, celles qu'elle évitait sans arrêt pour ne pas sentir ses membres faiblir un à un sous le poids qu'elles représentaient sur ses épaules. Au lieu de contempler de mur larmoyant comme elle le faisait à l'accoutumée, elle y injecta une dose d'espoir, ce sentiment qui lui avait tant manqué ces derniers mois et qui avait bien failli lui faire commettre des dommages irréparables sur son couple. Peut-être qu'il pourrait y avoir un après. Qu'il serait sans doute plus difficile que tout ce à quoi elle avait dû faire face jusqu'ici, mais que leur avenir commun était encore viable, prêt sur les rails à s'élancer vers cette avenir qu'ils tentaient de se bâtir jours après jours. Leur histoire ne pouvait pas être vouée à l'échec, songea-t-elle. Pas après tout ce qu'ils avaient eu à travers – autant ensemble que séparément. Sa mâchoire se carra légèrement. Oui, mais ça ne serait pas l'avenir auquel il aspirait lui, elle ne pourrait pas lui donner cette vie de famille qui l'enthousiasmait tant et dont ils avaient tant de fois dessiné le portrait. Jamais. Cet argument fatal revenait sans cesse en mémoire, meurtrier. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage, que la musique se calqua sur une nouvelle cadence, ce qui lui fit reprendre pieds avec la réalité.

« Savannah ... » commença Aidan, s'attirant l'attention des deux prunelles cristallines de la jeune femme. Elle sentit son estomac se nouer atrocement face à la mine qu'il abordait, se demandant s'il n'allait pas lui annoncer une triste nouvelle plus accablante encore que ce qu'elle pourrait éventuellement imaginer. Sa paranoïa s'était énormément développée ces derniers mois, et sa mine grave n'arrangeait nullement les spéculations qui commençaient d'ores et déjà à fuser dans son esprit.  « J'ai longtemps réfléchis à la façon dont j'allais faire ça et je t'avoue que j'ai pas encore trouvé. J'ai jamais su comment m'y prendre, parce que j'ai toujours eut peur de ne pas être à la hauteur. » Son cœur loupa un battement, et elle cilla. Où voulait-il en venir ? À la hauteur de quoi ? Sa gorge s'assécha davantage encore, mais elle s'efforça de se montrer plus calme qu'elle ne l'était en réalité et d'une mine tendre, l'incita à continuer. De toute manière, elle n'aurait pu murmurer un mot. « J'ai cru te perdre Savie. Le jour où on m'a annoncé ta mort, j'étais sur le point de te demander quelque chose et j'ai jamais pu aller jusqu'au bout. Je t'aime, depuis le premier jour, depuis le jour où je t'ai vu à travers cette vitre. Je sais que j'ai pas toujours fais les bons choix, que j't'ai souvent blessé et je le regrette. Mais si tu acceptes ce qui va suivre, je te promet de passer le reste de ma vie à te rendre heureuse, à te faire sourire tous les jours, à t'aimer comme un dingue sans jamais faiblir. Je te promet que ce n'est que le début, que je ferais tout pour réaliser ton rêve. » Aidan s'était levé de table et avait posé un genoux à terre devant elle. Elle l'avait suivit du regard, ne l'avait pas lâché une seule minute. Ce regard qui sentait perler en son coin des larmes – pas celles auxquelles ils étaient habitués. Non, des larmes témoignant d'un soulagement si intense … Savannah porta une main devant ses lèvres, réprimant ce surplus menaçant d'imploser alors que son corps entier était ébranlé, comme jamais. « Je sais que tu souffres, je sais que tu te crois responsable, mais jamais je te laisserais tombé. Ce qui c'est passé n'est ni ta faute, ni la mienne. Je ne fais pas ça pour te prouver quoi que ce soit, parce que mon amour pour toi n'as jamais eut de limite et tu le sais. Pardonne moi si tu penses que je ne t'ai pas assez soutenu, pardonne moi aussi pour tout le reste si tu le peux. Mais je t'aime Savannah, depuis toujours c'est toi et peu importe ce qui suivra, ça ne changera jamais. » Ces mots étaient un baume pour l'âme de la jeune femme, qui sentait ses nerfs se délier un à un. Il n'avait jamais eu besoin de lui prouver quoi que ce soit, puisqu'il avait toujours été son évidence ; cependant, elle avait besoin de se prouver qu'elle était toujours digne de lui. Il porta une main à la poche de sa veste, et en sortit un petit sac en toile de laquelle il extirpa un bijoux délicat, fin et beau ; une bague. « Savannah, veux tu devenir ma femme ? » La question avait été posée, la musique s'était évanouie en attente de la réponse de la Monroe. Cette dernière observa le visage tant aimé d'Aidan, qui gardait ses yeux vrillés vers les siens. Elle le percevait sûr de lui, aucune hésitation ne barrait son jugement et cela la rassura. Ses épaules s'affaissèrent enfin, alors que reprenant contenance, elle répondait ; « Oui, je le veux Aidan, mille fois oui ! » Il glissa l'anneau à son annuaire, ce dernier lui seyait parfaitement et elle l'admira un bref instant avant de se lever à son tour. Elle passa une main dans le cou du jeune homme et approcha son visage du sien – elle sentit son parfum qu'elle aimait tant. Elle l'embrassa – fougueusement et avec l'énergie d'un désespoir qui ne pesait désormais plus vraiment sur ses épaules, car elle savait qu'il serait encore à ses côtés, qu'il le serait toujours et qu'elle ne risquait pas de le perdre du jour au lendemain. Qu'ils étaient encore deux, et qu'au bout du compte, ça avait toujours été le cas – pourquoi devrait-il en être autrement ? « Je t'aimerai toujours, Aidan De Conti, sache-le. » murmura-t-elle contre ses lèvres. Cela faisait partie d'une certitude universelle ; comme le soleil se levant à l'est par exemple. Elle déposa son front au sien, et l'étreignit contre elle, avant d'ajouter ; « Je suis désolée … désolée d'avoir été si peu .. moi-même. J'avais peur de te perdre, de .. ne plus mériter quoi que ce soit. Tu n'as pas à te faire pardonner quoi que ce soit, tu as géré comme tu as pu et je ne t'ai pas rendu les choses simples. » Elle sentit sa voix trembler et se tût, caressant sa joue avec douceur. « J'aurais tellement voulu pouvoir te donner au moins ça, » ajouta-t-elle finalement dans un souffle. Elle s'ouvrait enfin à lui, sur cette peine qui la rongeait depuis des mois. Cependant, elle ne nomma pas la perte de leur enfant, la mort de leur vie de famille. Un pas, l'un après l'autre. Doucement.
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MessageSujet: Re: aidan ♫. nobody said it was easy ♪    aidan ♫. nobody said it was easy ♪  EmptyDim 6 Oct - 18:51

    Si elle disait non ... Si d'un coup, elle prenait conscience de sa monumentale erreur depuis toujours. Depuis qu'elle l'avait vu à travers une vitre de prison, depuis qu'elle avait sût pourquoi il était enfermé. Combien de femmes auraient fermé les yeux sur les méfaits d'un taulards ? Après tout, Aidan avait tuée une femme, involontairement bien sûr, mais cette fille avait été tué par sa stupidité, son égo et sa colère. Mais malgré ça, Savannah lui avait laissé le bénéfice du doute, lui avait fait confiance, l'avait accueillit chez lui, dans son canapé d'abord puis dans son lit. Même quand son frère lui avait interdit de le fréquenter, Savannah avait écouté son coeur et avait laissé Aidan entrer dans sa vie. Alors si elle avait dit non ... Aidan aurait pu l'imaginer. Après tout, depuis qu'ils c'étaient retrouvés, ils avaient dû affronter tout un tas de problèmes. Leur couple semblait être constamment suspendu au-dessus du vide, en équilibre précaire, toujours prêt à s'effondrer. Aidan retenait son souffle, oubliait de reprendre de l'air tellement il attendait la suite. Pourtant, il avait crût leur bonheur en route quand ils avaient acheté leur maison, premier pas vers leur avenir tant attendu. Aidan avait vendu sans hésitation ni regrets sa villa, avait abandonné ses droits sur la Suite 700 avec la même émotion. Parce que Savannah valait bien plus que tout ça, elle valait tout, elle était tout. Pour elle, il pouvait tout faire, aveuglement, sans rien lui demander, sans explications. Elle était son commanditaire, son alliée, son tout. Et si elle avait dit non, alors il aurait compris. Parce qu'elle valait tellement plus que lui au final. Elle ne méritait pas un ancien taulard au lourd passé familial, a la violence facile et à l'alcoolisme chronique, au fils eut avec la meilleure amie aussi. Savannah pouvait dire non a tout, il ne pourrait jamais lui en vouloir, jamais.

     « Oui, je le veux Aidan, mille fois oui ! » dit-elle. Soulagement. Étrangement, s'il avait douté l'espace d'une seconde, toute la sincérité de cette demande transpirait par ses yeux. Comment en aurait-il pû en être autrement ? Il s'en voulait finalement d'avoir eu peur qu'elle lui refuse cette demande, qu'elle dise non a leur amour, qu'elle refuse ce pour quoi ils s'étaient douloureusement battu pour en arriver là. Ils s'embrassèrent, oubliant tout le reste autour. La musique, les serveurs, tout ça n'existait plus. Il n'y avait qu'elle, son corps collé au sien, la promesse de leur union sur leurs lèvres scellées. « Je t'aimerai toujours, Aidan De Conti, sache-le. » Dans le fond il le savait, il l'avait toujours sût. « Je suis désolée … désolée d'avoir été si peu .. moi-même. J'avais peur de te perdre, de .. ne plus mériter quoi que ce soit. Tu n'as pas à te faire pardonner quoi que ce soit, tu as géré comme tu as pu et je ne t'ai pas rendu les choses simples. »  Elle sanglotait. Aidan pressa sa tête contre son torse. « J'aurais tellement voulu pouvoir te donner au moins ça, » Aidan lui prit la main, embrassant ses doigts délicat ainsi que la bague qu'elle portait à merveille. « Tu m'as déjà tellement donné Savannah, tu n'as plus rien a me prouver. Je veux me marier avec toi, profité de tous les instants qu'on nous a volés et seul ça compte. » Ils restèrent ainsi collés l'un à l'autre. Sur le chemin du retour, un sourire nouveau étirait ses lèvres et Aidan sût que l'espoir recommençait à renaitre. En arrivant à l''hôtel, il lui ôta sa robe, démêlant ses cheveux avec ses doigts, caressant sa peau nue. Il embrassa chaque parcelles de son corps comme si c'était la première fois, caressa tendrement son buste, sa poitrine. Il se montra tendre, prévenant, cherchant à lui faire comprendre qu'il ne pourrait jamais lui faire du mal que peu importé ce que le destin avait prévu pour eux, il ferait face. Depuis longtemps, ils firent l'amour, mettant de côté, pour un temps, la souffrance et la douleur. Ils s'aimèrent comme avant. « Je te promet un mariage heureux mon amour. » souffla-t-il a son oreille après qu'elle se soit assoupis dans ses bras.

    ***

    Leur séjour avait filé avec la vitesse de l'éclair. Ils avaient profité des plaisirs espagnols, de la plage et de ses délices. Souriante, Savannah portait avec fierté sa bague discrète, promesse d'un avenir plus prometteur. Ils avaient passé un coup de fil a Billie pour lui dire que tout allait bien et prendre des nouvelles de Julian. Ils n'avaient encore rien dit de leur mariage, gardant pour eux cette étincelle nouvelle et fantaisiste. Finalement, ils prirent l'avion et rentrèrent. En arrivant a Los Angeles, Aidan récupéra son 4x4. « Tu vas où ? », lui demanda-t-elle en voyant la route de chez Billie leur échappé. Aidan garda le silence, se contentant simplement de tenir sa main dans sa sienne. Après plusieurs minutes de trajets, Aidan se gara sur un chemin de terre, dans une allée baignée d'arbre. La gorge de Savannah se noua quand elle comprit où elle se trouvait. Aidan garda le silence, ne sortant pas tout de suite du véhicule. Il ne lui avait pas parlé de son plan, de peur qu'elle se dérobe et se renferme de nouveau sur elle-même. En silence, toujours, Aidan descendit de voiture et vint lui ouvrir la porte. Tremblante, elle s'accrocha à son bras et se laissa guider parmi les rangées d'arbres en tout genre. S'il ne c'était pas s'agit d'un cimetière, l'endroit aurait eu quelque chose de beau. La tranquillité des lieux, les allées fleuries, tout été accueillant comme dernier lieu de repos. « J'ai mit énormément de temps a venir ici ... Quand il s'agissait de toi. », dit-il enfin, tout en tenant sa main dans la sienne. « Je n'avais pas le courage, j'étais replié sur moi-même. Mais aujourd'hui, il faut que tu le fasses Savie. » Ils s'arrêtent enfin. Une petite plaque était fixée au sol, une plaque beige portant simplement une inscription mais aucun nom. Ils n'avaient pas choisit de prénom pour leur fille, la douleur empêchant toute réflexion. Ils avaient fait graver une plaque, marquant a jamais leur chagrin et leur perte. Dans le silence des lieux, ils se recueillaient enfin sur la tombe de leur enfant. Aidan prit Savannah contre lui tandis que la jeune femme laissait ses sanglots l'envahirent. Ils avaient tous deux besoin de ça, besoin de se reconstruire en acceptant leur deuil. Aidan laissa également son chagrin le prendre à la gorge en contemplant l'endroit où reposait sa petite fille, l'enfant qu'il n'avait jamais connu et qu'il ne connaîtrait jamais « Merci. », dit-elle tout bas. Le chemin de la guérison serait encore long, mais il était en bonne voie.

    TERMINER
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