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 Folie à deux - Stefy of my ♥

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MessageSujet: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptySam 15 Juin - 20:02


|Folie à deux|
A psychiatric syndrome in which
Symptoms of a delusional belief are transmitted
From One individual to Another

Sleep.

Une chose dont j'avais clairement besoin. Dormir, fermer les yeux, tomber dans les bras de Morphée, passer dans un état proche de la parfaite et absolue inconscience, laisser mon cerveau émettre des ondes alpha puis des ondes bêta et juste... Oublier. J'en viens à rêver les yeux ouverts que je suis endormi. C'est pathétique pas vrai? J'aimerais tellement que ce soit aussi facile, juste me cacher sous ma couverture et oublier le reste du monde et juste dormir. Brain, please do shut up. Je n'arrive pas à arrêter de penser, c'est quelque chose que je n'ai jamais su faire et que je ne ferai probablement jamais et c'est en parti pour cela que j'ai pu finir le lycée à l'âge de 14 ans seulement et faire toutes ces choses extraordinaires dont Harry Stone a le secret. C'est un cadeau d'après certains. Sauf en certaines circonstances. Sauf quand je me retrouve à jouer les zombies parce que mon cerveau n'arrive pas à arrêter de calculer et me laisser un semblant de repos. Qu'on ne s'y trompe pas, j'adore mon travail et puis avec cette nouvelle idée de jambe robotisée et le financement de mes merveilleux amis asiatiques... Je vais pouvoir aller beaucoup plus loin que n'importe qui. J'adore cette sentation, mon travail et ma passion sont des raisons pour rester éveillé. Un peu comme deux maîtresses, deux femmes qui n'auraient jamais été satisfaites et qui auraient exigé que je sois en permanence à genoux pour les servir. La métaphore est plus que douteuse et tout de même terriblement sensuelle mais désolé, je n'ai rien en stock, je peux tenter de démontrer quelque chose, de trouver la constante de Planck à partir de rien ou prouver que Pluton devrait toujours être une planète vu que mon esprit est rempli de formules et de théorèmes... Bref, où est-ce que j'en étais? C'est ça mon problème ces temps-ci, je n'arrive pas à me concentrer sur quelque chose de précis et finir une phrase en entier.

Sommeil. Voilà ce qu'il me manque.

Combien de temps est-ce qu'un être humain peut rester éveiller? Très bonne question, merci de la poser, charmante demoiselle dans l'assistance que je me ferai un plaisir d'aller remercier plus tard. À ma connaissance, un record de onze jours à été établi il y a bien longtemps, dans les années 60 ou quelques chose dans ce goût là. Dans les années 70 cependant, oui je vous donne un cours d'histoire des sciences en plus, j'ose, oui, j'ose, un patient atteint d'une déficience neurologique (laquelle? Merde on s'en fout, et puis il me faudrait une heure de plus pour vous détailler la pathologie) est resté éveillé pendant environ 4 mois. Il se souvenait de tout et il fonctionnait "normalement", le seul problème, c'est qu'entre 21h et 23h ce cher monsieur avait des hallucinations de toute sorte... I would kill anything for an hallucination right now, I swear. Ça fait depuis huit jours et 14h que je n'ai pas dormi et j'ai le regret de vous annoncer que je ne suis victime d'aucune hallucination. Aucune. Toujours ce train-train quotidien et cette affreuse routine qui me donne juste envie d'aller dans le Walmart le plus proche, de m'acheter une arme de pointe, mettre le canon dans ma bouche et tirer. De telles pensées n'ont pas été partagées avec ma psychiatre non, je les partage avec vous.

Bref, la question logique c'est... Pourquoi est-ce que ce cher et magnifique Harry n'arrive pas à dormir?

Entre découvrir que sa cousine morte avait en fait une fille, qu'un de ses employés est un addict fini et... Tout un d'autres raisons. Je devrai pouvoir dormir. Je veux dire, je sens la fatigue, je la sens, sur ma peau, dans mes os, et à chaque fois, je pousse la porte de mon appartement et ... La plupart du temps, je tombe sur Magdalena. Nos échanges sont brefs, très brefs, parfois elle me lance des piques, elle me taquine et évidemment que je réponds, je réponds et ça m'exaspère devoir me défendre et de devoir faire semblant ici, chez moi. Alors je finis par aller dans ma chambre et je passe la soirée à écrire sur ce foutu tableau, que j'ai renommé Clyde, et qui occupe mes soirées. Clyde je t'aime bien, tu aurais pu être quelqu'un que j'aurais rencontré à l'université, qui m'aurait approché car impressionné par mon génie et évidemment, tu auras voulu travailler avec moi, t'aurais été sympa Clyde, tu m'aurais sorti et tu m'aurais fait boire mon premier verre d'alcool, Clyde je t'adore. Ne t'éloigne pas trop. Bref, c'est Clyde et moi ces temps ci. Parce qu'en plus je ne le lâche pas ce cher Clyde et je l'emmène partout avec moi, au plus grand désespoir de Jane, mon assistante, qui me jette depuis une semaine des regards louches et qui fait tout pour écourter mes journées avant de me renvoyer chez moi. Jane oh Jane, tu penses que lorsque je quitte l'hôpital, Clyde dans le siège passager de ma Mercedes, je rentre chez moi pour me reposer? J'essaye, je le jure, je m'assois sur mon lit et j'essaye vraiment mais le sommeil ne vient jamais alors Clyde et moi, on passe encore la nuit ensemble. Et aujourd'hui, J-8 sans sommeil, je pense que ce sera pareil.

Je m'habille par automatisme, mettant encore un costume hors de prix, et n'étant pas d'humeur à mettre mes lentilles de contact, j'opte pour l'option lunettes. Clyde, viens, on s'en va, on va bosser. Dans la pièce commune, aucune trace de Magdalena, tant mieux d'ailleurs, juste un bol de céréales, à moitié entamé poser sur la table basse du salon. Je ne sais pas pourquoi mais ce bol me dérange, je pourrais vider les céréales dans l'évier et laisser le bol là, ou même le laver et le mettre dans le placard, là où il appartient mais je ne fais aucune de ces choses, non, je fixe le bol pendant cinq minutes avant de bouger, quittant mon appartement. Pourquoi est-ce qu'il fait si beau à L.A, hmm? Je n'ai pas demandé le soleil moi, pas demandé qu'on m'agresse de si bon matin, viens par là Clyde, tu vas m'aider à me défendre du vilain soleil. Ne me regarde pas comme ça avec ta constante de dérivation écrite sur le visage Clyde, il faut bien que tu m'aides un peu. Conduire dans mon état n'est probablement pas une bonne idée mais... Si je peux conduire les yeux fermés en pleine nuit en Suisse alors... Oui, j'ai une définition bien particulière des vacances. Conduire, hôpital, boulot. Boulot. Je ferme les yeux. Lorsque je prends conscience qu'on me parle et qu'on s'adresse à moi, Monsieur Stone, je bats des paupières. Merde, j'étais dans la salle de conférence de l'hôpital et Jane me jetai un regard inquiet. Quand est-ce que j'étais arrivé là? Bonne question. Réunion. Réunion pourquoi déjà. Tout le monde me regard et je suis censé dire quelque chose. Hmm... Bleu? Je ne prononce pas ces mots et au lieu de quoi je me contente d'un sourire, signe que l'on peut continuer.

Concentre toi. Pourquoi tu es là? Parce que... le type à ma droite est un avocat je le sais. Qui est poursuivit? Moi? Non, l'hôpital, un de tes employés a fait une erreur Harry. Oui, il a mal refermé une patiente lors d'une opération banale et il y a eu des complications. Rappelle toi idiot, rappelle toi. Je tournai la tête : merde, où était Clyde? Jane me donna un coup de coude, concentre toi, Clyde est probablement dans ton bureau. Je veux Clyde. "Bref... Combien vous voulez?" Je venais d'interrompre l'avocat de la patiente et le mien d'avocat, celui de l'hôpital, me jeta un regard alarmé.

"Ce que Monsieur Stone essaye de dire..."

"Hey tête à claques, ce n'est pas parce que je te paye un salaire exorbitant qui soit dit en passant n'est absolument pas proportionnel face à la charge de travail effectué ou même le niveau d'études que tu as, que tu peux te mettre à parler à ma place okay? Je sais ce que j'ai voulu dire... Combien il faut vous donner pour que toute cette histoire reste dans cette salle et que vous vous la fermiez hein? Combien?" Je n'avais même pas réalisé que je venais d'élever la voix, même pas, si ce n'était pas pour la main de Jane sur mon épaule, je n'aurais rien remarqué. Je me défis rapidement de son emprise et je lui dépose un baiser sur la joue."Tu peux partir en pause."

"Harry je ne crois pas que..."

"Jane. Pause. Maintenant."

Elle s'en va sans demander son reste, je ne sais pas si c'est parce qu'elle sait ce qu'il va suivre, même moi je ne sais pas ce qui va suivre, tout ce que je sais c'est que je sors mon chéquier, fixant l'avocat de la plaignante. "Combien putain! Donnez moi un chiffre, vous avez dix secondes pour me donner un chiffre."

"Eh bien..." Il hésite et regarde sa cliente. "Compte tenu des dommages causés et du..."

"Un chiffre. Je veux juste un chiffre, un putain de chiffre ce n'est pourtant pas compliqué? On vous apprend quoi dans vos universités merdiques hein?" Je suis debout. Qu'est-ce que je fous debout? Bonne question. Où est Clyde, excellente question. "Dehors."

"Monsieur Stone je..."

"DEHORS!" La colère, je ne sais pas ce que c'est normalement, je ne veux pas savoir ce que c'est, je ne me mets que très rarement en colère et pourtant, si la colère a un goût eh bien... Je peux le sentir dans ma bouche, âcre et amer et tellement fort que j'en tremble à présent. Ils quittent tous la salle et je les suis, ne me rendant même pas compte que je continue ma tirade pour les foutre à la porte, leur disant de sortir. Dehors. Tous. Tous. Merde, sortez de mon hôpital, tout le monde dehors, qu'on me laisse tranquille. Mon chemin croisa celui d'un distributeur d'eau et ce dernier finit sur le sol, renversé par mes soins, les deux infirmières qui se trouvaient à discuter là, s'écartant, me détaillant. Je ne m'arrêtai pas et je m'en pris au ballon d'eau, mon mollet entrant violemment en contact avec la surface en plastique. Une fois, deux fois, trois fois... Voilà, ça cède et l'eau se répand sur le sol et un peu beaucoup sur mes pieds. Pourquoi est-ce que je suis à bout de souffle, et qu'est-ce que vous regardez tous hein? Je levai les mains, dévisageant le personnel hospitalier. "Le spectacle est fini retourner tous bosser... Et surtout toi McFire, je veux dire tu as besoin de sous pour pouvoir t'acheter un peu de sucre magique pour continuer à vivre... Pas vrai connard?" Je dis à bout de souffle, en faisant un pas dans sa direction.

Hey Stefan, tu veux pas me prendre dans tes bras et me bercer jusqu'à ce que je m'endorme, tu peux me faire tout ce que tu veux... M'embrasser, mettre ta main dans mon pantalon, sniffer ton sucre magique sur ma peau, si tu en mets un peu sur ma clavicule et que tu renifles, je suis certain que ça fontionnera.

Je veux juste dormir.
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyMer 19 Juin - 20:36

Stefan avait eu son quota de sommeil. En tout cas la nuit dernière. Les fois où il dormait plus de dix heures d’affilé étaient rares, puisqu’en bon drogué qui se respecte, le trentenaire ne fermait pas les yeux très longtemps à chaque fois, compte tenu du fait que la poudre le maintenait généralement éveillé. Mais Stefan n’en était pas moins humain et il lui arrivait parfois de craquer et d’être à bout, comme tout le monde. Ainsi, il n’avait pas tardé à se mettre au lit, profitant d’une bonne nuit calme, chose qu’il attendait depuis un moment maintenant. Les dernières semaines avaient été bien trop mouvementées pour que Stefan puisse espérer un tel repos, et il touchait du bois pour ne pas revivre l’enfer des quelques jours qui venaient de s’écouler. C’était toujours la même chose. Le même cauchemar qu’il faisait à l’infini. Pendant un instant ses pauvres petits yeux affaiblis se fermaient enfin pour l’emmener vers un autre monde, pour lui faire vivre d’autres aventures alors que son corps était toujours bel et bien allongé dans la misérable pièce qui lui servait de chambre. Et ce même cauchemar qui revenait marteler son crâne endoloris, qui l’extirpait de ses songes et de ses draps avec une violence sans nom, son coeur lui faisant croire à une soudaine crise cardiaque. La drogue n’y était pour rien, pour une fois. Ce mauvais rêve revenait souvent depuis qu’il n’était alors qu’un enfant. Avant, il hurlait, se débattait dans le vide, courait se cacher dans un coin en se servant de ses bras comme bouclier. À présent, il se contentait d’essayer de respirer convenablement, s’agrippant à sa couette, les nerfs tendus et le regard humide. Toujours cette impression d’étouffer, ce sentiment qu’une silhouette sombre se trouvait juste au-dessus de lui, menaçante et palpable. Il fallait le vivre pour comprendre qu’il ne s’agissait pas là d’un simple cauchemar mais bien du passé qui resurgissait l’espace d’un instant. Ce fantôme était réel, et il attendait que Stefan soit inconscient pour se manifester.

Mais il n’était pas revenu la nuit dernière, soulageant ainsi le pauvre McFire qui était épuisé d’avoir à revivre toujours la même scène, les sensations sur sa peau aussi vives qu’aux premiers rayons de lune où cette vision lui était apparue. Il y songeait pourtant, croisant les doigts toute la sainte journée pour ne plus avoir à croiser ce visage oppressant qui se penchait au-dessus de lui pour faire pleuvoir les coups, pour le frapper jusque dans l’intimité de son sommeil. Alors il avait été ravi de retrouver son travail pour se concentrer enfin sur autre chose et se sentir utile comme il l’avait rarement été dans sa vie. En vérité, le monde pouvait bien se passer de lui, Stefan en était clairement conscient. Mais il n’en démordait pas, il ne quitterait pas cette planète tant qu’il pouvait encore tenir debout. Il mourrait de la main de quelqu’un d’autre ou la poudre se chargerait de le réduire en cendres, mais jamais il ne se laisserait aller. Il marcherait la tête haute jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus, une fois qu’il aurait épuisé toutes ses ressources et que plus rien de parviendrait à lui faire mettre un pied devant l’autre. Pour l’heure, il avait réussi à recharger toutes ses batteries et il était arrivé au travail ce matin-là avec la ferme intention de faire en sorte que sa journée soit aussi agréable que la nuit qu’il venait de passer. Il s’était offert un café en arrivant à l’hôpital, arborant fièrement ses lunettes de soleil, et la démarche sûre et déterminée, il avait rejoint son bureau. En chemin, il avait salué ses collègues avant de s’affaler dans son fauteuil et de revêtir la blouse blanche qu’il avait laisser trainer sur l’accoudoir du siège avant de rentrer chez lui la veille. Il se sentait enfin à sa place. Après tout, ce boulot, c’était sa revanche sur la vie, sa manière de faire ses preuves et de montrer au monde qu’il valait beaucoup mieux que tout ce que son père lui avait dit pendant toute la première partie de sa vie. Il en avait besoin, certainement autant que la drogue, la nicotine ou la caféine. Sans cette blouse, sans son nom épinglé sur sa poitrine, sans toutes les responsabilités qui allaient avec son boulot, Stefan n’était rien. Qu’il l’admette ou non, son boulot était toute sa vie et il refusait d’imaginer ce qu'il pourrait devenir si on lui retirait le droit d’exercer ses fonctions de cadre de santé. Pendant la dernière semaine de congés imposées par Harry, il s’était bien rendu compte qu’il fallait à tout prix qu’il occupe ses journées, et si possible en faisant quelque chose de gratifiant. Sinon, il passait son temps à ne rien faire ou à chercher de quoi se repoudrer le nez... Mais tout ce qui s’était produit pendant cette semaine ne regardait personne à part lui. Il ne dirait jamais tout ce qui s’était passé. La seule conclusion qu’il en avait tiré c’est qu’il n’était pas complet tant qu’il ne pouvait pas travailler.

Stefan sirotait donc son café en épluchant le nombre de dossiers incalculables qui trainaient sur son bureau. Il avait une liste folle de choses à réaliser dans la journée, et il préférait ne pas trainer histoire de se débarrasser de la majeure partie de cette paperasse avant que quelqu’un ne vienne le chercher pour une urgence, ou simplement pour lui déposer une nouvelle pile encore plus imposante que la précédente. Il fallait également qu’il s’occupe des plannings, et puisque l’été approchait à grands pas, il savait d’avance que cette tâche lui donnerait du fil à retordre. Qu’importe, au moins il était occupé et il pouvait se sortir la tête de tous ses tracas habituels. Il était toujours aussi drogué, toujours aussi incapable de se maîtriser lorsqu’un joli minois avait l’audace de passer dans son champs de vision, mais derrière son bureau et couvert de sa blouse, il pouvait enfin faire croire qu’il était normal et pas simplement une erreur de la nature. Il fut néanmoins sortit de son travail par un cri qui provenait du couloir. Il releva subitement la tête, manquant au passage de se faire mal au cou, avant de se précipiter dehors. Cela arrivait souvent à l’hôpital, et après des années de pratique dans ce genre de lieu, on développe des réflexes qui peuvent être vitaux pour quelqu’un d’autre. Bien sûr qu’il n’était pas seul et que de nombreux infirmiers se trouvaient certainement déjà au chevet de la personne qui venait d’appeler à l’aide, mais Stefan ne pouvait pas s’en empêcher. Au cas où, dans le doute, il préférait être présent.

Le trentenaire ne s’attendait pas du tout à cela lorsqu’il ouvrit la porte de son bureau à la volée. Le dire était même un doux euphémisme. Lui qui s’imaginait quelque chose de passablement grave et urgent se retrouvait devant une scène des plus... Pitoyables. Harry Stone, digne de lui-même, en pleine action. Il venait de renverser un ballon d’eau et semblait se réjouir de pouvoir l’asséner de coups de mollet au point de l’éventrer. L’eau se répandit sur le sol en un instant tandis que le regard noir de Stefan se posait sur l’auteur de ce crime. Oui, il appréciait Harry. Il ne pouvait pas le nier. Mais parfois, ses comportements excessifs l’agaçait particulièrement. Surtout lorsque cela se produisait au beau milieu de l’hôpital, aux yeux de tous. Et puis, il fallait bien dire aussi qu’il ne l’avait pas croisé depuis cette fameuse soirée au restaurant japonais où Harry l’avait contraint à manger du poisson cru... Oui, accessoirement, le directeur de l’hôpital avait aussi découvert qu’il se droguait avant de lui imposer cette fameuse semaine de congés dont il ne sortait définitivement pas indemne. Stefan n’avait donc clairement pas envie de voir Harry Stone, et encore moins dans ces conditions. Il leva les yeux au ciel, fatigué par son propre supérieur alors qu’il avait pourtant passer la nuit la plus reposante qui soit. Il était sur le point de se mouvoir pour regagner son fauteuil lorsque le Docteur Stone reprit la parole sur un ton qui ne lui plaisait pas du tout... « Le spectacle est fini retourner tous bosser... Et surtout toi McFire, je veux dire tu as besoin de sous pour pouvoir t'acheter un peu de sucre magique pour continuer à vivre... Pas vrai connard? » Stefan était déjà passablement agacé à l’idée de s’être levé pour rien, croyant à quelque chose d’important. Mais en plus de cela, Harry se permettait de lui faire des remarques qu’il jugeait déplacées, inadéquates et insultantes. Oui, clairement, la rage ne mit qu’une fraction de seconde à prendre possession du corps de Stefan qui ne réfléchit pas plus longtemps.

S’avançant d’un pas précipité, il arriva à hauteur de Harry, le saisissant par le col pour le trainer tant bien que mal dans la pièce la plus proche, claquant violemment la porte derrière eux. « Non mais sérieusement, c’est quoi ton problème ?! », hurla-t-il alors qu’il plaquait Stone contre un mur. Non, il n’était jamais violent et il ne parviendrait pas à user de ses poings, encore moins pour en mettre une à Harry. Mais lorsqu’il estimait qu’on allait trop loin, il savait aussi se faire comprendre et mettre les choses au clair. Stefan s’était fait une joie de revenir à l’hôpital, malgré les tensions évidentes qui régnaient entre lui et son supérieur hiérarchique. Il s’était convaincu qu’il avait sa place ici, qu’il avait le droit à un boulot décent et une situation confortable. Il avait enfin réalisé qu’il avait mérité ce poste, qu’il n’était pas arrivé là simplement parce qu’il avait fait un gros chèque ou parce qu’il connaissait quelqu’un dans le milieu. Sa journée avait bien commencé, faite d’espoirs et de bonnes résolutions (qui ne dureraient pas plus de vingt-quatre heures, mais dans la vie de Stefan, c’était déjà pas mal), et voilà qu’Harry venait tout gâcher, une fois encore. Harry pouvait lui en vouloir et le bouder pendant des mois s’il le voulait, mais il l’interdisait de se permettre ce genre de réflexion devant le personnel de l’hôpital et ses patients. Qu’Harry Stone soit au courant, d’accord. Que certains se doutent ou le remarquent, peut-être. Mais qu’on crie sur tous les toits qu’il se droguait, jamais. « Le connard te suggère d’aller te faire foutre, c’est compris ça ? Et tu vas vite m’expliquer ce qui te prends, parce que... » Lui-même ne savait plus quoi dire. Proférer des menaces n’était pas dans le genre de Stefan et il n’avait jamais été bon à ce jeu-là. Et puis mince, Harry n’avait pas hésité à le laisser croupir dans sa propre moisissure pendant une bonne semaine, l’abandonnant à ses habitudes les plus destructrices, Stefan ne voyait pas pourquoi il devrait tenter de comprendre quoi que ce soit. Il lâcha le col d’Harry sans un mot de plus, le regard toujours aussi sombre. « Tu me gonfles Harry. Vraiment. »
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyMar 16 Juil - 22:55

"Bienvenu sur McFire AirLines. Veuillez attacher vos ceintures s'il vous plaît, nous n'allons pas tarder à décoller. Dans quelques instants, notre personnel de bord vous communiquera les différentes règles de sécurité. Pour les passagers en premier classe, et plus particulièrement Mr Harry et Clyde Stone, vous êtes priés de vous détendre, vous pouvez fermer les yeux et vous laisser bercer, nous vous réveillerons une fois arrivés à destination."

Si seulement. Si seulement c'était ça la réalité, une jolie blonde aux yeux bleu dans un uniforme au décolleté plongeant et une voix reconnaissable qui murmure des instructions dans un haut parleur. Au cas où vous ne l'auriez pas compris, j'adore prendre l'avion. On pourrait penser qu'avec tout l'argent que j'ai amassé au fil des ans je possède mon propre jet mais non même pas. Je devrais sans doute l'ajouter sur ma liste de Noël mais je pense que je suis tout en haut de la liste des gens qui ont commis des fautes et le père Noël préfère m'oublier et ne pas s'arrêter par ma cheminée. Chose qui est physiquement impossible soit dit en passant, non mais sincèrement, avec toutes les sucreries que doit bouffer ce connard en lisant les lettres des enfants du monde entier, depuis le temps, il aurait dû mourir de diabète. Non, je n'ai jamais cru à cette joyeuse blague et j'étais toujours plus ou moins blasé les soirs de fête, mes parents biologiques ont abandonné quand j'avais l'âge de huit ans et à la fin, mon père me conduisait lui-même au supermarché du coin, m'imposait une limite et me laissait prendre ce que je voulais. Avec mon oncle et ma tante, les choses étaient bien différentes vu que ma tante insistait pour que je participe à la fête, que je mange un morceau, que j'ouvre mes cadeaux avec émerveillement. Des soirées qui me donnaient envie de vomir, non pas que la qualité du repas soit à remettre en cause non, mais c'était tout ça, tout cet étalage, obligé d'être en famille, de faire comme si tout ce beau monde nous avait véritablement manqué. Fort heureusement, j'ai pu y échapper lorsque je suis rentré à Yale. Avec mes enfants... Je crois que j'ai dû avoir un seul véritable Noël en compagnie de Maggie, où j'ai même décidé d'aborder la tenue intégrale, y compris la barbe blanche et j'ai paradé toute la journée au son des rires de ma petite fille. Et c'est tout, après j'ai arrêté, après je suis parti et maintenant j'appelle mes enfants tous les ans, juste pour leur demander ce qu'ils veulent et je suis plus efficace que le père Noël car je ne me trompe jamais, peu importe le prix, peu importe le cadeau, le 25 décembre, je passe pour le meilleur père de la terre.

Bref je disais quoi? Oui, pas d'avion. À quoi bon, je préfère largement voyager en première classe. De un, je peux rabaisser les gens qui sont obligés de voyager en classe économique et de deux, les hôtesses de l'air. Complètement cliché je sais mais mince... Je suis bien faible face à une femme en uniforme et encore plus dans un avion. Et vous savez ce que Papa Stone fait dans les avions? Non pas ça... Enfin si mais c'est dégoûtant, je veux dire, il y a des enfants au premier rang... Depuis quand je me soucie de ce genre de détails? Excellente question... Quoi qu'il en soit, Papa Stone dort dans les avions et très bien en plus. Je me souviens d'un certain voyage au Brésil où j'ai passé cinq minutes avant le décollage à draguer allégrement une hôtesse de l'air et ... Trente secondes dans les airs et je fermai les yeux. Pas ma meilleure technique de drague mais heureusement je me suis réveillé une demi-heure avant l'atterrissage et... Disons juste que les toilettes d'un avion: absolument pas pratique. Je dis merde à tous ces films et romans pour adultes qui m'ont fait croire que cela pouvait être grandiose, c'était bien voilà tout, un peu bizarre de se rhabiller en sortant mais ce n'était pas comme si tout le monde ne savait pas ce qu'on venait de faire. Papa Stone dans les avions il dort et Papa Stone aimerait bien être dans un avion là tout de suite, au lieu d'avoir les pieds mouillés et de regarder son addict préféré.

Je suis allé trop loin, je le sais, c'est écrit sur le visage de Stefan et probablement aussi sur le mien. Contrairement à la croyance populaire, je le sais lorsque je vais trop loin, c'est juste qu'au lieu de m'arrêter je continue. Peut être que ça m'éclate de voir les gens au bord de la crise de nerf, tout ça en disant mon prénom ou même mon nom de famille en criant. Peut être, je demanderai ça à ma psychiatre la prochaine fois que je la vois, ce qui ne risque pas d'arriver tout de suite. Avant que j'ai le temps d'ajouter quoi que ce soit, et pourtant, j'en ai des choses à dire, Stefan s'approcha de moi et m'attrapa par le col de ma chemise et m'entraîna à l'écart. J'aurais dû avoir l'air outré mais franchement, pendant l'espace d'une seconde, non plutôt une micro-seconde, j'avais un sourire sur les lèvres, cet hôpital commençait à devenir chiant sans Stefan. C'est peut être difficile à croire, mais... Je l'apprécie ce petit. Certes, j'ai une façon plutôt étrange de le montrer mais hey! être un connard ce n'est pas juste un passe temps, il faut que tout le monde y croit, 24h/24 et 7jours/7 s'il vous plaît. J'avais tellement bien fait mon boulot que Stefan je fais semblant d'être parfait et bien sous tout mon rapport sur mon lieu de travail McFire était sorti de ses gonds. Oh et un coin sombre... Je veux dire une pièce, contre mon gré je me retrouve plaqué contre un mur. Je fixe Stefan avec le visage vide de tout expression, le laissant hurler. Fut un temps ou entendre les gens crier me faisait quelque chose et m'irritait véritablement et puis je me suis marié à une espagnole et j'ai compris ce qu'être en colère pouvait signifier vraiment. Stefan? Ce n'est rien comparé à Fiona, ma petite tornade, comme je l'appelle en secret. Elle possède ce don rare: elle peut s'énerver pour tout et ce pendant des heures, elle hurle et elle hurle, cassant tout sur son passage, vous savez combien de télévision j'ai été obligé de racheter à cause d'elle, et une fois qu'elle a fini, eh bien... Au début, elle me laissait la prendre dans ses bras et l'embrasser et en général on faisait l'amour là, au milieu de toutes ces choses qu'elle venait juste de casser. Au fil des mois, elle me mettait une gifle et se laissait retomber dans mes bras, et puis après, elle me donnait des coups dans le ventre les larmes aux yeux et le jour où elle a arrêté de tout casser j'ai compris que je devrais juste partir.

Pourquoi je pense à ça moi? Pfff j'en sais rien, je n'ai pas dormi depuis trop longtemps pour savoir pourquoi est-ce que je pense à telle ou telle chose. Peu importe, Stefan, c'était ça le plus important il venait de me relâcher et me regardait toujours avec son air de "je suis en colère et tu vas payer". Je poussai un soupir, toujours appuyé contre le mur et je lissai les pans de mon costume.  "Bonjour à toi aussi." Moi je n'oublie pas mes manières. Comment ça je viens de détruire un des distributeurs d'eau de mon hôpital et d'interrompre une réunion de la manière la plus impolie du monde... Non, je ne m'en rappelle pas du tout. And yes, I know it was like 5 seconds ago. But I grew up since. Harry, Stefan, conservation maintenant. Il voulait que je justifie mon comportement. Oh Stefy, Stefy, Stefy, haven't you learned nothing watching me? Je ne suis pas maître de mes actions et si ce que je faisais avait un minimum de logique... Je serais le premier à remercier le ciel. Mais hors de question de lui dire ça, de lui confier ça. J'ai essayé avec Stefan vous savez, oui, moi qui l'emmène dans mon restaurant préféré, c'était moi en train de faire des efforts. Et le voir avec le nez qui saigne m'a véritablement mis hors de moi. Et je déteste me mettre en colère, ou devoir faire face à... des sentiments aussi vif. Je ne veux pas, je veux me détacher de tout ça, si je pouvais n'être qu'une suite de pensées et pas ce... se sac de chair et de sang, de besoin et d'émotions, j'en serai plus que content. Putain c'est ça que je veux et c'est ça que je devrais mettre sur ma liste de Noël. Non, Stefan. Il faut que je me concentre sur ... tout ce qui m'entoure, sinon je m'égare. Hmm tiens, j'avais oublié que j'avais mis mes lunettes ce matin, hmm... Lunettes. Damn it Harry, focus.  Stefan donc oui, tu me soules, moi être en colère, oui. Tu as ruiné les sushi pour moi Stefan, shame on you, shame on your cow, shame on your drug and on your family name.

"Et depuis quand est-ce que moi je dois des explications à sa Sainteté? Tu devrais être à genoux en train de me remercier de ne pas t'avoir viré ou pire de t'avoir dénoncé. Quoi que je ne suis même plus certain que tu arrives à faire la différence." La dernière phrase était dit avec tout le dédain que je possédais, c'est à dire beaucoup. Je ne vois pas pourquoi je me permets de lui faire la morale, en plus, vu son âge et que je suppose que tout ceci à commencer il y a plus de cinq ans, avant même que j'arrive à Los Angeles et avant même que Stefan devienne mon problème. Mais est-ce que Stefan est véritablement mon problème? C'était là toute la question. Comment ça fonctionnait cette histoire d'amitié? Je n'ai jamais eu d'amis, ou alors j'ai loupé un épisode, mais c'est la saison 5 les gens, je pense que je connais ma propre trivia. Les amis, quelqu'un qu'on doit vouloir protéger pas vrai? Et si j'ai aussi envie d'attraper la tête de Stefan et de la marteler contre la surface la plus plane la plus proche, est-ce que c'est normal? Probablement pas. But what can I say? Harry Stone doesn't do normal.

"Tu m'emmerdes c'est tout, est-ce que j'ai besoin d'une bonne raison pour te pourrir la vie? Je ne crois pas non, ici c'est mon hôpital et tant que tu travailles ici eh bien..." Je hausse les épaules, le message plus que clair. Je ne savais même pas pourquoi est-ce que je continuai encore de parler. Par automatisme? Sûrement. "Bref... Les vacances sont terminées, j'espère que tu as bien profité parce que j'ai bien l'intention de te faire vivre un Enfer sur terre. Et ce... par tous les moyens possible. Juste au cas où tu te poses la question c'est ça mon job désormais, l'hôpital c'est juste mon hobby."

Est-ce qu'avoir des amis c'est leur rendre la vie impossible? Pour Harry Stone visiblement oui. Que Stefan s'énerve encore et me mettre son poing dans la figure cette fois-ci... J'arriverai sans doute à dormir comme ça.

Bonjour, un billet en première classe pour McFire Airlines.
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyMer 31 Juil - 0:18

Même face à la pire des situations, Stefan n’avait jamais recours à la violence. C’était bien plus qu’une règle d’or qu’il s’était imposé, ce n’était pas une simple promesse qu’il pouvait briser sans s’en mordre les doigts par la suite. Non, c’était bien plus important que toutes ces choses sur lesquelles on pouvait mettre des mots. Il avait juré devant le ciel, devant tout ce qu’il avait de plus cher. Il avait juré sur sa poudre, sur cet artifice de première classe, sa dose quotidienne de délire et de plaisir, juré encore sur ses guitares, seules personnes (elles étaient bien vivantes puisqu’elles lui parlaient parfois) à qui il avait osé confier ce précieux secret, et enfin, il avait juré sur le sang qui coulait dans ses veines, ce même sang qu’il avait versé dans des quantités invraisemblables suite aux innombrables coups de son géniteur. Il avait fait le souhait de ne jamais faire subir ce qu’il avait vécu à qui que ce soit. Il estimait que personne sur cette planète ne méritait d’être ainsi battu, rabaissé par la violence, affaibli par les poings acérés d’un adversaire bien plus entraîné. Le règne par la force et la terreur n’avait jamais rien eu de bon... Alors Stefan avait décidé de changer le cours des choses et de ne pas donner raison à son père en agissant avant de réfléchir aux conséquences de ses actes, ou pire encore : penser avec ses phalanges crispées. Malgré toutes les situations dans lesquelles il s’était retrouvé par le passé (et ce n’était pas peu de le dire... Difficile de se droguer de nos jours sans être impliqué dans une quelconque affaire qui tourne mal, à moins de s’appeler Stefan et de coucher avec son dealer), il ne s’était jamais abaissé à être le digne portrait de Jack, rompant ainsi les maillons empoisonnés de cette malédiction.

Pourtant, Stefan avait fait sa première exception. La rage s’était emparée de lui au point de venir s’écraser sur le visage de l’un de ses amis les plus proches, pour ne pas dire le seul qu’il ait jamais vraiment eu. La colère et la hargne lui avait fait perdre pied, et malgré la quantité de poudre qui circulait dans son système nerveux à ce moment précis, il refusait de croire que sa fée était à l’origine de ce massacre. Alex avait reçu en pleine figure ce que Stefan avait tenté de retenir pendant toute sa misérable vie, s’acharnant sur son joli minois de tombeur pour être certain que ce dernier ne pourrait plus draguer personne pendant les deux prochaines semaines. Enfin, c’était Alex, il avait certainement réussi à tourner cette affaire à son avantage au final, et n’avait sûrement pas trainé pour se dégotter une jolie blonde avec laquelle il avait passé la nuit. Les blessures de guerre faisaient généralement saliver ces demoiselles, allez comprendre pourquoi... En attendant, Stefan s’était retrouvé seul dans son appartement miteux, le nez encore imprégné de son propre sang, les poings serrés, la mine triste mais le regard haineux. Peu après, une fois redescendu de son nuage, lorsque la drogue n’était plus là pour le convaincre qu’il avait agi de la manière la plus réfléchie et intelligente qui soit, il s’était prostré dans un coin, serrant sa couverture contre lui, trop effrayé à l’idée de devoir se relever un jour pour affronter le monde extérieur à nouveau. Il avait commis la pire erreur qu’on puisse imaginer. En levant la main sur Alex, son ami, le seul à qui il aurait pu se confier dans ce genre de situation sans avoir à se sentir jugé ou misérable, il avait tué l’ultime différence qu’il y avait encore entre Jack et lui. Il s’était autorisé à devenir cette brute, ce bourreau, cet animal assoiffé du sang de ceux qui l’entouraient. Il avait beau retourner la situation dans tous les sens et se convaincre qu’Alex l’avait cherché, voire même peut-être mérité, Stefan n’arrivait tout simplement plus à se regarder dans un miroir sans y voir le reflet de son propre père, à quelques détails près. Il n’était plus ce beau et charmant jeune homme, il était devenu l’ombre de son géniteur, marchant lentement mais sûrement dans ses pas.

Face à Harry, les pensées de Stefan étaient pourtant loin d’être corrompues par une quelconque substance, mais il ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose que ses poings. Ces derniers étaient serrés, prêts à dégainer et venir se coller contre la joue parfaite du directeur de l’hôpital afin de lui donner un petit aperçu de l’héritage McFire. Il se donnait du mal pour essayer de rattraper le retard qu’il avait accumulé au cours de cette semaine de congés forcés, faisant de son mieux pour que le travail soit vite fait mais toujours irréprochable, et que personne dans l’hôpital n’ait à subir les conséquences de son absence imprévue. Et malgré tout, Harry continuait de torturer ses pauvres nerfs déjà à vif, comme s’il s’agissait là de jouets qu’il s’amusait à tourner dans tous les sens pour obtenir une réaction à la hauteur de sa personnalité. Pourtant, Stefan lui avait bien fait remarquer qu’il n’avait rien en commun avec toutes ces marionnettes, et qu’il ne servait à rien de tirer sur les ficelles car il n’en obtiendrait pas grand chose. À croire que le message n’était pas bien passé puisque le Stone continuait de faire comme si de rien n’était, plutôt occupé à saluer Stefan, lui rappelant ainsi les règles de bienséance. Abasourdi par le culot de l’autre homme, le cadre lâcha le col de ce dernier et recula d’un pas, la colère ne parvenant toujours pas à le quitter. Il attendait les explications de son supérieur, son regard planté dans le sien pour toute réponse, contrôlant la moindre de ses expirations pour être certain qu’Harry n’avait pas l’ascendant sur lui d’une quelconque manière. Stefan eut la plus grande peine du monde à ne pas se jeter une nouvelle fois sur lui lorsqu’il lui trouva un surnom qui lui fait dresser les cheveux sur la tête, ou qu’il évoqua très clairement sa volonté de lui faire vivre un véritable Enfer. Chaque mot que Harry prononçait semblait être un couteau qui venait se planter tout droit dans la chair de Stefan, appuyant aux endroits stratégiques, remuant dans les plaies fraîches et sanglantes sans aucun scrupule. « Juste au cas où tu te poses la question c'est ça mon job désormais, l'hôpital c'est juste mon hobby. »

Stefan ne bougeait même plus, incapable d’émettre le moindre son face à... Il ne savait plus franchement ce que c’était. Son supérieur, un ami, ou simplement le directeur qui venait de péter une durite et qui se mettait à débiter un tas de choses sorties de nulle part. Stefan ne comprenait pas d’où provenait tous ces reproches et cette envie soudaine de se venger sur le cadre de santé. Se venger de quoi d’ailleurs ? Cette conversation sans queue ni tête avait le don de l’agacer passablement, et soupirant profondément, Stefan prenait sur lui pour ne pas se laisser emporter et remettre les idées d’Harry en place à l’aide de son poing. Certes, il s’en était profondément voulu de l’avoir utilisé une première fois en martelant le pauvre nez d’Alex, mais après tout, la méthode avait fait ses preuves puisque Levis avait fini par quitter les lieux et n’avait pas cherché à contacter Stefan depuis l’incident. Après tout, s’il réitérait l’expérience avec Harry, peut-être ce dernier le laisserait-il enfin tranquille ? Peut-être qu’il arrêterait de le considérer comme un moins que rien, un misérable pantin ? Car Stefan n’avait rien fait. Pour une fois, il n’était pas en tort et son comportement avait presque été exemplaire. Depuis qu’il avait repris le chemin du travail, il n’avait pas été en retard une seule fois, n’avait pas bronché en voyant la pile de dossiers qui l’attendait sagement sur son bureau, et n’avait pas non plus osé se plaindre lorsque la machine a café était subitement tombée en panne au moment précis où il venait d’insérer une pièce de monnaie dans la fente prévue à cet effet. Le trentenaire avait même été heureux de retrouver son bureau et sa blouse blanche, et au fond, il se réjouissait également de croiser le chemin de Winston pour lui refiler un tas de boulot supplémentaire avec un sourire narquois pendu à ses lèvres. Alors pourquoi Harry décidait-il d’être à ce point désagréable ? Fallait-il que Stefan s’épuise à trouver une raison rationnelle ? Et puis quoi, dans deux minutes Harry allait lui soutenir que c’était de sa faute s’il avait renversé un distributeur d’eau ? Non vraiment, Stefan ne voyait plus où il voulait en venir, et il sentait bien qu’Harry cherchait simplement à se distraire en le provoquant une fois de plus.

« Tu sais Harry, parfois tu me rappelles mon père. » Stefan avait rangé ses poings, et les phalanges détendues, il avait fini par cacher ses mains dans ses poches pour se donner un faux air décontracté qui ne lui allait pas du tout et auquel personne ne croyait. Il avait choisi de ne pas céder, malgré les tentatives répétées du directeur qui l’avait sans cesse repoussé dans ses retranchements, au point qu’il en arrive à se demander s’il n’allait pas utiliser la méthode préférée de Jack McFire pour lui clouer le bec une bonne fois pour toute. Le trentenaire avait finalement jugé bon de répondre par les mots plutôt que par la force, ces derniers se voulant parfois plus violents encore qu’une simple baffe ou un coup de pied bien placé. Naturellement, Stefan n’avait jamais parlé de son père, encore moins à Harry. Et pourtant, la comparaison était flagrante et évidente. Ce même ton dans la voix, ce regard qui cherche à provoquer la bagarre, cette façon si particulière de dénicher la faille pour se l’approprier et prendre plaisir à la voir s’élargir... Tout concordait à merveille de la manière la plus affreuse qui soit. Pourtant, Stefan ne tremblait pas. Son rythme cardiaque ne s’était pas non plus emballer face à cette horrible comparaison. Cette scène paraissait tellement familière qu’elle ne l’effrayait même pas. Et sur un ton calme et détaché, Stefan s’exprima enfin. « Et puisque tu as l’air de vouloir entrer en compétition avec lui, fais-toi plaisir Harry. Tu ne lui arriveras jamais à la cheville, quoi qu’il en soit. Alors vas-y, qu’est-ce que tu attends ? Impressionne-moi. » Stefan n’avait pas daigné songer qu’un jour son père puisse être un modèle pour qui que ce soit. Soit, il y avait bien un début à tout. Et si Stefan n’avait jamais douté des nombreuses facultés que Harry possédait, il était prêt à mettre sa main à couper qu’il ne serait pas à la hauteur du challenge cette fois-ci. Des menaces, encore des menaces... Mais Harry ignorait ce à quoi ressemblait véritablement l’Enfer, tandis que Stefan ne l’avait jamais vraiment quitté. Il avait parlé en contrôlant la rage qui s’était emparée subitement de lui lorsqu’il avait vu son supérieur se comporter comme un gamin de cinq ans qui faisait un caprice... Oui, il avait réussi à utiliser autre chose que la violence physique pour se faire entendre et avait réfléchit avant d’agir. Combien de temps encore pouvait-il tenir sans que l’esprit de Jack ne s’empare à nouveau de lui, sans que la flamme de la grande lignée des McFire ne se ravive au sein de ses propres entrailles ? Personne au monde ne pouvait le savoir.
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyJeu 8 Aoû - 20:51

Son père. Parfois, Stefan était hilarant. Ou alors si je lui rappelais son paternel, ça veut dire que ce dernier était un connard comme moi. Est-ce qu'il t'a abandonné aussi Stefy? Est-ce qu'il ne t'a pas donné suffisamment d'amour ou alors beaucoup justement et il t'as fait beaucoup trop de câlins et c'est pour ça que tu te déplaces de façon un peu bancale aujourd'hui? Mais vas y, explique moi Stefan, j'aimerais en savoir tellement plus sur ton père, vas y, mets tout nu et montre moi toutes les cicatrices qu'il t'as faites, peut être que je serais en mesure d'en réparer certaines ou de rendre les choses un peu plus faciles. Tu veux me frapper Stefan? Vas y. Tu ne seras pas le premier, ni même le dernier à le faire. Tu veux m'utiliser comme punching pall humain et te défouler? Tu veux me voir saigner et me rouler par terre et implorer ton pardon? Vas y, tu n'as qu'à demander Stefan, je ne sais déjà pas ce qui me retiens de m'effondrer sur le sol et de juste dire merde à tout le monde et de mourir là tout simplement. Peut être que je te rappelle ton père mais toi... Tu ne me rappelles rien du tout Stefan et tu me donnes juste envie de rigoler. Un père vraiment? Jamais, même le mien n'en était pas un. Le mien était nul comme père, nul. Il n'y a pas d'autre mot pour le décrire. Il se souciait plus de vendre des voitures que de son propre fils, il se souciait plus de tout l'argent que j'aurais pu lui rapporter avec toute cette foutue bourse que l'état me reversait à moi, pas à lui, tout ça parce que j'étais intelligent. Il devait trouver ça débile vu qu'il m'avait conçu, vu que je lui appartenais à 50%. C'était à lui qu'aurait dû revenir tout cet argent, lui et à sa petite femme.

J'ai compris depuis longtemps que je n'étais qu'un accident de parcours, il suffit de regarder les dates, de voir quand est-ce que mes parents ce sont mariés et quand ce cher Harry est né. Six mois après le mariage un bébé en pleine santé? Mon dieu mais vous foutez de la gueule de qui? Le pire, c'est que maman, cette très chère maman, a eu l'audace de se marier en blanc. Oui, Fiona aussi s'est mariée en blanc, mais au moins elle n'était pas enceinte de Magdalena au moment des faits... À qui est-ce que je m'en prends? À qui est-ce que j'en veux? À mon père. Merde, j'en sais rien, qu'il le prenne ce foutu argent, rien à foutre moi, je voulais juste apprendre, je voulais juste me sentir un minimum comme un membre de cette famille et pas comme un alien avec une tête un peu trop grosse. Du moment où on a collé une étiquette proclamant "surdoué" sur mon front, tout le monde m'a regardé différemment. Mais le plus important, ils, mes parents, ce sont eux qui m'ont regardé différemment. Avant j'étais juste ce gosse silencieux qui lisait des livres beaucoup trop avancés pour son âge... et après ça, j'étais devenu quelque chose d'autre. Je ne sais pas quoi. Je ne sais même pas pourquoi est-ce que je me sens le besoin de raconter tout ça alors que McFire attend que je reprenne la parole. Est-ce que je suis en train de vous servir le blabla de tous les enfant surdoués? C'est pas moi c'est le reste du monde qui m'en veut? C'est moi, c'est le reste du monde, et tous ces gens peuvent tous aller se faire foutre et se jeter dans la cuvette des toilettes les plus proches.

Je suis fatigué, je ne suis pas un père, je suis... fatigué tout simplement. Je n'ai jamais été taillé pour ça, pour la vie, j'ai beau déguiser la vérité, faire le clown... Je ne sais pas, je ne sais rien du tout. Parfois, je me dis que si j'avais été con, est-ce que j'aurais su alors? Est-ce que j'aurais su comment aimer correctement? Comment me contenter du peu que j'avais, réussir à faire sourire ma femme, à être là pour mes enfants? J'ai essayé et dès qu'on m'a donné l'occasion de fuir, j'ai fuit. J'ai essayé et je suis parti avant d'avoir pu voir le résultat. Et si je partais vraiment qu'est-ce que je laisserais derrière moi? Quelques inventions dans le monde de la science et des mauvais souvenirs pour des tas de gens. Des mauvais souvenirs pour Fiona, pour Kit Kat, Magdalena, Dorian, Thomas et Tristan... Et même pour mon très jeune fils, pour le dernier, carrément pas de souvenir du tout, je ne l'ai pris qu'une seule fois dans mes bras en plus... Il ne doit même pas savoir qui je suis. Non, son papa ça doit sûrement être le prochain mari de Kit Kat, elle a dû se remarier, je ne sais pas, je n'ai jamais pensé à demander. Peu importe, tous ce que je laisse ce sont des mauvais souvenirs et des déceptions, même ici, à L.A alors que je n'y suis que depuis quelques années. Comment on en est arrivé là? Je me rappelle, aux premières réunions du staff, Stefan n'arrivait même pas à décoller son regard de moi tellement il bavait. Mais là... Il veut que je lui fouette la paix, que je fasse mon intéressant et que je le renvois à son bureau. Voilà, c'est ça entre nous maintenant. Pourtant au début j'avais les meilleures intentions du monde, je l'ai même vu comme un ami à un certain moment... Bien sûr, il est cassé, évidemment qu'il ne marche pas droit mais... Merde, c'est moi Harry Stone, évidemment que mes amis doivent être un minimum détruit par la vie pour pouvoir me supporter. Et savoir qu'il y a bien pire, là bas, dans le grand monde. Alors où est-ce que ça coince? Ça coince, ça coince à cause du nez de Stefan, à cause de cette saloperie qu'il aime s'injecter et... Dans d'autres circonstances, j'aurais fermé les yeux, peut être même que je lui aurais donné quelques billets de cent pour entretenir son addiction. Il y a quelques années de cela, j'aurais pu le faire sans la moindre hésitation.

Pas maintenant, je connais mes limites et là mon corps n'arrive pas à suivre et... Oui, j'ai toujours sommeil et dans mon délire, j'arrive quand même à distinguer le bien du mal. Les conneries que je fais ce n'est rien comparé à ça, j'ai envie de lui mettre une gifle, de l'embrasser, de le forcer à s'asseoir et de lui parler de cette fois où je suis rentré dans un mur, comme ça, sans aucune raison apparente. De lui parler de mes virées en Suisse, là haut dans les montagnes, à rouler trop vite juste parce que je le peux et comme ça je me sens un peu plus vivant. Mais je garde le silence parce qu'Harry Stone n'est pas ce genre d'homme. Je préfère m'appuyer contre le mur le plus proche et le regarder. "Je suis pas ton père trou du cul... Parce que si j'étais ton père..." Même ma voix manque de conviction, allez Harry. Tu peux le faire, tu connais le refrain: show nothing, just be a dick and people will leave you alone as usual.  "Mon dieu on s'en fout pas vrai? Mais si j'étais ton père, je n'aimerais pas savoir que tu es tombé aussi bas et qu'à chaque fois que tu choisis la facilité et que tu décide de te foutre cette connerie dans le nez....." Wrong. Wrong. Wrong speech. Shut up you moron, you're not supposed to care remember? You are not supposed to give a fuck, this is who you are, this is what you know, ditch him, fire him even if you have to but stop talking. Je n'y arrivais, tout simplement pas, peut être que Stefan ne s'en rendait pas compte, mais j'étais honnête avec lui. Je l'avais toujours été. Je ne lui avais jamais menti et il n'en avait probablement rien à faire mais... Il avait eu la version d'Harry Stone la plus... la plus épurée possible. Harry Stone, sans accompagnement, et non, pas la peine de demander des frites on vous ne les donnera pas. Bref, Stefan, que je me concentre sur Stefan.

"Je suis censé faire quoi moi si on retrouve ton corps quelque part, trop blanc parce que tu auras fait une overdose? Tu y as déjà pensé espèce de connard?" Je ne dis pas les bonnes choses et en plus je ne m'énerve pas. Ou si peut être. Je finis par pousser un soupir et par retirer mes lunettes et... Ouais, je vais m'asseoir sur le sol, oui, c'est très bien le sol. Je finis donc par terre, mes lunettes posées sur ma tête, là dans mes cheveux, mon regard braqué sur Stefan. "Ne me prends pas pour un idiot Stefan, ne fais pas ça. Je sais ce que ton travail représente pour toi et je sais que c'est important." Je remarque tout, et il se trouve que j'arrive très bien à lire Stefan, son boulot c'est un point fixe dans sa vie, et même s'il se défonce et que le reste du monde tourne tout autour de lui... Il y a toujours son boulot.  "Je ne suis pas en train de m'excuser pour t'avoir foutu à la porte de l'hôpital pendant tout ce temps, loin de là, je me rend compte maintenant que ça n'a servi à rien...."  J'eus un autre soupir avant d'ajouter. "Si tu meurs avant moi... Je t'assure que je te fous un procès au cul McFire."
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyVen 16 Aoû - 18:10

Jack McFire n’était pas un simple connard comme Harry Stone pouvait l’être. Non, c’était bien plus que cela. Ce n’était même pas un bourreau, ce terme était encore trop doux, trop banal pour désigner le monstre qu’il était. C’était... Jack McFire, l’essence même du mal et de la perversion. L’incarnation du Diable. Et encore, Stefan était certain de pouvoir s’entendre à merveille avec Satan et d’en faire son meilleur ami. Si seulement le cadre avait pu entendre les pensées de son supérieur, peut-être qu’il aurait pu lui répondre. Peut-être qu’il lui aurait raconté les longues heures passées enfermé dans la cuisine avec Jack pour seule compagnie. Y penser en la présence de quelqu’un d’autre semblait déjà beaucoup trop dur. Il n’était pas triste, ni abattu. Stefan s’était toujours relevé, malgré les coups, malgré l’emprise psychologique que son père exerçait sur lui, il n’avait jamais songé à en finir. Il n’était pas à ce point pessimiste et il avait conscience de tous les plaisirs que la vie pouvait encore lui offrir. Non, si Stefan ressentait quelque chose, c’était avant tout de la honte. Il refusait de voir les cicatrices encore intactes sur ses avant-bras, toutes ces brûlures et autres marques que Jack avait laissé là, bien visibles sur le corps de son fils afin de l’endurcir, d’en faire un véritable guerrier. Jack souhaitait que Stefan n’ait aucun secret pour personne, jamais, et que les traces du passé parlent pour lui ; et puisqu’il avait été digne d’une telle souffrance, puisqu’il avait mérité tout ceci et qu’il ne pouvait pas vivre avec l’idée que tout le monde puisse le voir, Stefan avait tenté de dissimuler la vérité.

Mentir. Un bon drogué devait passer maître dans l’art du mensonge, et Stefan avait appris à le faire très tôt, bien avant que la poudre ne fasse partie de sa vie. D’abord avec son père, quand il essayait de contrôler sa voix pour lui répondre qu’il n’avait pas mal ; avec ses camarades, quand il prétendait que les bleus sur son visage avaient été causé par une simple querelle entre voisins et qu’il faisait croire à qui voulait l’entendre que son adversaire était dans un état plus pitoyable encore que le sien ; puis au reste du monde quand il s’était lui-même convaincu que son addiction n’était que passagère. Stefan mentait comme il sniffait, tandis qu'Harry ne travestissait jamais la vérité. De quoi se sentir coupable peut-être ? Non, pas pour l’instant. Pas quand Harry se trouvait face à lui et qu’il lui racontait ô combien il serait déçu s’il avait été son père. Soit, il l’avait déjà tellement entendu que ça ne lui faisait pratiquement plus aucun effet. Stefan était le seul à connaitre suffisamment ses parents pour savoir quelle serait leur réaction dans le cas où ils apprendraient ce que leur fils était devenu. Jack rirait, certainement aux éclats, se tenant les côtes, littéralement plié en quatre. Celui-ci serait ravi d’apprendre que son fils avait échoué, et qu’il n’avait pas changé depuis le jour de sa naissance : il était resté une erreur de la nature, un moins que rien. Michelle, quant à elle, se serait contenté de hocher la tête, avant de soupirer profondément. Bien sûr qu’elle avait toujours su que son fils allait emprunter ce genre de chemin sinueux, elle l’avait senti depuis le début. Mais elle n’avait pas bronché, tout simplement parce qu’il leur avait menti. Stefan avait osé leur faire croire qu’un jour tout ceci appartiendrait au passé, et que jamais plus Jack McFire ne lèverait la main sur Lily et elle. Il n’avait pas tenu sa promesse, alors Michelle avait décidé de le maudire. C’était de sa faute après tout, alors qu’il aille se noyer dans sa poudre. Et face au cadavre trop blanc de son fils, celui-là même qu'Harry était justement en train d’évoquer, elle n’aurait sans doute pas verser une larme.

Alors non Harry, inutile d’imaginer ce genre de chose, personne ici ne s’en souciait véritablement, les membres de sa propre famille étant même complètement indifférents face à l’hypothèse de ce genre d’évènement. Mais pourquoi ce soudain intérêt pour la santé de Stefan ? Par quel miracle est-ce qu’on se préoccupait à présent de ce qu’il pouvait mettre dans ses narines ? Stefan ne s’était pas radouci, il était simplement cloué par les propos tenus par son supérieur. Il l’observait, scrutant son visage en fronçant légèrement les sourcils, pas vraiment certain de ce qu’il insinuait vraiment. Harry, c’était une blague tout ça, pas vrai ? Le Stone ne pouvait pas tenir ce genre de discours, ce n’était pas possible. Il n’était pas question de connaitre suffisamment l’autre homme pour en déduire ce qu’il était capable de dire ou non, mais il suffisait de se rendre à l’évidence : Stefan ne méritait pas qu’on s’inquiète pour lui. Que ce soit Harry ou n’importe qui d’autre sur cette fichue planète, on ne s’attardait pas soudainement sur ce détail qu’était la petite quantité de poudre qu’il s’infligeait chaque soir en rentrant chez lui. Le pire dans tout cela, c’était que les insultes paraissaient familières. Elles ne l’atteignaient même pas et comme une virgule ou un point dans une phrase banale, elles avaient ponctué sa vie. Harry pouvait le traiter de trou de cul et de connard, il ne réagissait même pas. Mais un mot, un seul en ce qui concernait la fin qui l’attendait s’il continuait à agir de manière irresponsable et Stefan tressaillait à coup sûr. Les bras ballants, il n’osait plus bouger tandis qu’Harry se laissait glisser vers le sol pour finalement s’asseoir. Stefan baissa la tête, complètement déboussolé, ne sachant plus quoi penser. Est-ce qu’Harry tentait volontairement de le faire tourner en bourrique ? Était-ce vraiment le seul moyen que le directeur de l’hôpital avait trouvé pour le faire culpabiliser ? Ce dernier ne s’arrêtait pas pour autant, évoquant à présent son travail et la semaine où il avait congédié Stefan de force. Bien sûr que son boulot était important pour lui, il n’avait jamais essayé de prétendre le contraire. Sans ça, il ne lui resterait pas grand chose, sa mise à pied le lui avait prouvé. Il n’aurait plus aucune raison de se lever le matin, à part peut-être pour virer les inconnus qui polluaient ses draps, et passerait ses journées cloitré chez lui à consommer des quantités industrielles de poudre. Il finirait par s’en donner mal au crâne avant que ses pauvres yeux se décident à lui jouer des tours. Quand il n’aurait plus rien, il vendrait ses objets les plus précieux, et si il le fallait, il se séparerait même de sa propre voiture, son bijou. Par la suite, il savait déjà ce dont il serait capable, il refusait juste de se l’admettre. Pour l’instant, il travaillait toujours, il ne devait pas se soucier de se faire un nom sur les trottoirs de la cité des anges. Du moment qu’il avait sa blouse blanche, il aurait toujours la fée qui allait avec.

Non, Harry, il n’était pas question de mourir. Stefan esquissa un léger sourire, levant les yeux au ciel avant que son regard ne revienne se poser sur son interlocuteur. « Garde ton procès Harry, j’ai pas prévu de crever. » De toute façon, cette conversation était bien trop étrange pour qu’elle soit réelle. Stefan n’avait rien consommé de la journée, mais il se demandait si ses neurones n’étaient pas encore sous l’influence d’une quelconque substance. Honnêtement, quel était le pourcentage de chance pour qu’on lui tienne ce genre de discours ? Il était infime, insignifiant. Stefan s’accroupit pour être à la hauteur de l’autre homme, pas forcément compatissant pour autant. Certes, Harry s’inquiétait peut-être, mais c’était tellement étrange pour le drogué qu’il préférait agir comme s’il n’avait rien entendu. Bien sûr qu’après toute cette histoire il rentrerait tranquillement chez lui pour sniffer une bonne dose de cocaïne. Ou peut-être qu’il attendrait qu’il soit l’heure de rejoindre son club favoris pour étaler cette même poudre sur le torse saillant d’un jeune homme allongé dans la pénombre d’une backroom...

L’espace d’un instant, il avait douté. Il s’était demandé s’il n’allait pas essayer de faire des efforts, de faire croire qu’il avait envie de s’en sortir. Ce n’était pas totalement faux au fond, une part de lui aurait aimé mener une vie normale, une routine un peu moins épuisante et éprouvante que celle-ci. Ses narines et ses tympans n’en pouvaient plus, mais son coeur battait toujours alors il se fichait royalement de l’avis des autres. Vraiment, il ne pouvait pas mourir puisqu’il s’était toujours relevé. Toujours. Ainsi, tout ce dont il était véritablement certain, c’était que rien ni personne ne pouvait se mettre en travers de sa route et tenter de faire changer ses bonnes vieilles habitudes. Pas même Harry Stone.

L’urgence pour l’instant, c’était de lui faire croire. Croire qu’il avait écouté, qu’il était touché, que les paroles d’Harry l’avait atteint. Oh, mais cher Harry... Cher Harry tu n’es rien face à elle. Tu es riche, mais elle est l’or. Tu es puissant, mais elle promet des royaumes. « Relève-toi Harry, t’es crevé, tu ferais mieux d’aller dormir un peu. Tu dis n’importe quoi. » Voilà tout ce qu’il avait à répondre. Après tout, il ne voulait même pas essayé de mentir puisqu’il savait que c’était perdu d’avance, et qu'il aurait tout fait pour éviter d'être destitué de ses fonctions de cadre. De toute façon, dans le pire des cas, il lui resterait la cocaïne.
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyMar 27 Aoû - 9:47

Parler de l'éventuelle mort de Stefan m'avait laissé un goût âcre dans la bouche. Chose plus qu'étrange parce que je veux dire... On est dans un hôpital, ce putain d'hôpital m'appartient et la mort est une chose courante dans ce genre d'endroits et dans ces couloirs que je parcours avec fierté. Je me demande bien ce qui se passera le jour où on m'appellera pour identifier le corps de Stefan. Ça me paraît tout à fait possible comme scénario, je vois mal ses parents se déplacer, surtout vu la façon dont il en parle, et des amis, est-ce qu'il en a? Putain j'en sais rien, des coups d'un soir probablement, des gens qui lui refile sa précieuse poudre probablement, mais quelqu'un pour identifier son corps et faire semblant d'être un minimum triste parce qu'il n'est plus là? J'en doute. Oui, je dis bien faire semblant, je sais très bien pourquoi est-ce que j'emploie cette expression et pas une autre, parce que si dans ce foutu scénario issu de mon esprit manquant cruellement de sommeil, si c'est effectivement moi que l'on appelle, il faut que je fasse semblant. Que je trouve ce semblant d'humanité qui est en moi pour... Je ne sais pas. Pleurer? M'accrocher à son corps et demander pourquoi? Je ne sais pas, je ne sais pas faire ça, faire comme tout le monde et prétendre que j'en ai quelque chose à foutre. Mon avis? La vie est un phénomène trop largement surestimé, qu'est-ce que c'est dans le fond à part une petit étincelle et des milliers de cellules? Il faut des milliers de cellules aussi pour faire un caillou et pourtant je ne vois personne s'exciter devant un caillou. Peut être que je pourrais, peut être que je pourrais passer pour un fou, je ne sais pas, peut être que je pourrais m'amuser à jouer les Diogènes des temps modernes et me mettre aussi à rouler mon tonneau partout parce qu'il n'y absolument aucune différence pas vrai? Stefan en vie, Stefan mort. Si, peut être qu'il perdra un peu de cet éclat qui fait briller ses yeux bleus.

Sauf qu'ils ne sont pas bleus aujourd'hui, j'ai plutôt l'impression qu'ils sont gris alors qu'il essaye de me rassurer et qu'il me parle de ce fameux procés. How dumb do you think I actually am Stefan? C'est ça qui m'énerve dans le fond, le fait qu'il me range dans la catégorie tout le monde, des gens qu'il peut berner avec un sourire et en battant des cils. Okay McFire, you do have a pretty face, but first rule of lying: you can't bullshit a bullshitter. Et malheureusement pour lui, j'ai beaucoup trop d'expérience dans l'art du mensonge pour avaler sa pauvre mine de gamin désolé qui a compris ce que je venais de lui dire. Stefan était tout sauf un gamin, ce n'était pas Magdalena, il est censé être un adulte, responsable. Mais visiblement pas apparemment, je crois que dans le fond j'en ai vraiment marre de ramasser les pots cassés et qu'on me renvoi une brique à la figure à chaque fois que j'essaye de faire un effort. Ça n'a jamais vraiment fait avancer les choses ce genre d'attitude, je veux dire, j'ai un coeur qui bat comme tout le monde, non Fiona, je ne suis pas une machine, j'essaye vraiment je te jure, mais non... C'est difficile de se préoccuper des mêmes genre de soucis que les autres quand on sait beaucoup plus d'eux et qu'on réalise à quel point tout ceci es complètement futile. La fidélité, le mariage, les enfants. Pourquoi au final? Pour engendrer une autre bouche à nourrir, un autre être humain? J'ai vraiment essayé vous savez...

Peu de gens le savent mais Magdalena n'aurait pas dû être ma première fille ni même mon premier enfant. Non, elle aurait dû être la deuxième. C'était bien avant Fiona, un an plus tôt d'ailleurs, juste après avoir quitté l'université de Yale, j'ai rencontré une fille dans un bar, je lui ai offert une bière pour faire semblant de tenir à l'alcool et je lui ai donné ma carte. C'était l'époque où je donnais des cartes avec mon vrai numéro au coup d'un soir. Pas un coup d'un soir, à croire que le connard qui dirige ma vie a décidé que je devais être maudit parce qu'elle a fini par m'appeler deux mois plus tard pour me dire qu'elle était enceinte, un simple calcul et voilà. J'ai tout laissé tomber vraiment, j'ai pris le premier avion et je suis parti à la rejoindre et... Elle a fini par perdre le bébé. Qu'est-ce que je peux vous dire? Avant la fin du premier trimestre, les fausses couches sont monnaie courantes, le seul problème, c'est que ça m'a affecté, ça nous a affecté. Chose complètement étonnante parce je ne me rappelais même plus de son prénom, mais j'avais 19 ans à l'époque et j'étais prêt à assumer, j'étais prêt à être père et ça ne s'est pas fait. Et je n'ai pas compris pourquoi est-ce que j'étais autant affecté. On avait même pas été chez le gynécologue pour voir ce bébé, je n'avais jamais vu de coeur qui bat alors pourquoi... C'est la seule fois que la mort m'a vraiment touché, je veux dire même neuf ans plus tôt lorsque mes parents sont mort je n'ai... je n'ai même pas... pourquoi est-ce que je pense à ça? Je me passai les mains sur le visage alors que la voix de Stefan se faisait entendre, me disant d'aller dormir. J'éclatai de rire, là, le visage masqué par mes paumes.

"Mon dieu heureusement que tu es là mon cher Stefan, rappelle moi de t'augmenter... Dormir, la solution à tous mes problèmes, pourquoi est-ce que je n'y ai pas pensé avant? Wow. Merci." Je fus secoué d'un autre rire alors que je pouvais sentir que j'avais atteint mes limites physiques et mentales aussi je crois. Tu penses que je n'ai pas essayé de dormir connard? Que je ne me suis pas allongé sur mon lit, complètement seul, que je n'ai pas fermé les yeux en attendant le marchand de sable ou Morphée ou quelqu'un? N'importe qui? Ça ne marche pas ainsi, quand tu t'allonges tu te retrouves juste avec la tête à l'envers et à regarder du vide parce que c'est tout ce qui constitue ton plafond. Pas des souvenirs heureux, pas le sourire de ta fille parce qu'elle est contente de te voir et qu'elle a traversé le pays dans ce but, non, rien d'autre que du vide. ... Merde. Y penser me donne envie de m'énerver de nouveau et de taper dans quelque chose. Je poussai un soupir, arrêtant de me cacher le visage et je mis mes lunettes sur mon visage. "Tu ferais mieux de partir et de retourner bosser et ... Continuer de prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes. Je ne sais pas comment tu fais, peut être qu'il te suffit d'un rail juste pour faire taire cette petite voix qui te dit qu'il y a juste quelque chose qui cloche ou peut être que c'est moi qui pense trop." Oui ça devait probablement être moi qui pensais trop encore une fois, qui voyais des possibilités et des pourquoi là où les gens ne voyaient que des erreurs et ne se posaient de question. Je n'arrive tout simplement pas à ne pas écouter cette voix qui me dit à chaque fois que je suis le plus hypocrite de tout la terre et qui me demande pourquoi diable est-ce que je fais semblant. If people can see right throught it, right through me, then... what's the point? There is no point at all, let me tell you that. Parce qu'au final, ça me laisse exposé et vulnérable et c'est ça le problème... "Ou alors tu es un plus gros enfoiré que moi et tu t'en fiches dans le fond, ce qui vraiment... serait le pire... quoi que." J'eus un autre rire, désemparé par ma propre bêtise et par Stefan par la même occasion, on faisait vraiment une belle paire, pas de doute à avoir là dessus. "Dans tous les cas on s'en fout, on s'en fout si aucun de nous deux ne peut se regarder dans un miroir, peu importe pas vrai?"
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyJeu 5 Sep - 22:57

Un homme qui parvient à se regarder dans un miroir n’a pas assez vécu. Ce n’est pas juste une question de rides, de marques, de cicatrices, ou de quoi que ce soit d’autre. Simplement une affaire de reflet. Ce sont les souvenirs que l’on regarde dans le blanc des yeux lorsqu’on se retrouve ainsi, enfin dédoublé, face aux erreurs, aux évidences, aux regrets. Même le plus heureux des hommes doit avoir du mal à observer autant de bonheur dans son regard lorsqu’il se croise au détour d’un miroir. Alors pour Stefan ? Cette vision était insupportable. Il se souvenait encore des bleus sur son visage, des brûlures sur sa peau, et les rougeurs dans ses yeux ainsi qu’aux bords de ses narines n’en finissaient plus de le rendre malade. Non, il ne voulait pas voir ça. Il refusait catégoriquement de se l’avouer et il préférait se voiler la face. Il n’était pas ce gamin que la vie avait déjà torturé de nombreuses fois, et il n’était pas non plus ce parfait cliché, ce drogué qui ne voulait pas admettre son addiction. Il n’était pas tout ça, il était juste un homme, un être, quelque chose qui bouge, qui palpite, qui respire. Jusqu’à quand seulement. Jusqu’à quand. Il n’en savait rien. Il ne voulait pas y songer. Stefan souhaitait simplement respirer sans se soucier du reste, sans prévoir le battement final, le dernier roulement dans sa poitrine qui allait le contraindre à lui arracher un dernier souffle. Il s’emplissait les poumons avec un peu d’oxygène et fournissait un peu d’artifice à son organisme, de la poudre d’escampette comme il l’appelait souvent. Cette même poudre qu’il allait chercher auprès de la Fée Clochette, celle qui le faisait planer, qui lui permettait de partir au pays imaginaire et lui donnait la sensation d’être éternellement jeune et immortel. Franchement, entre nous, Peter Pan, ce n’était rien d’autre qu’une vieille histoire de camés, pas vrai ? Stefan en avait toujours été persuadé.

Le rire d’Harry surpris le cadre de santé qui se tenait toujours debout. Oui, peut-être que son conseil avait été inutile, voire même stupide, pour ne pas dire qu’il était complètement irréfléchi. Mais à quoi bon, après tout ? Pourquoi tenter de faire semblant d’être intelligent et de savoir réfléchir ? Stefan ne savait pas, il n’avait jamais appris. On lui avait tendu de la poudre sous le nez alors qu’il avait dix-sept ans, quelques maigres années, une seconde sur l’échelle de sa vie. Et ce crétin de première avait accepté parce qu’il ne voyait pas d’inconvénients à se détruire un peu quand son père se chargeait déjà de lui faire comprendre qu’il ne méritait rien d’autre. « On the floor, were you belong. You, scum of the earth. », disait-il lorsqu’il était encore complètement ivre et qu’il se livrait à des pratiques que Stefan n’oserait jamais raconté, pas même à son pire ennemi pour tenter de l’embarrasser, pas même à Harry pour essayer d’obtenir un peu de pitié, pas même à son propre reflet. Il avait accueilli cette substance comme une vieille amie, comme une solution, parce qu’il n’avait que cela. Et la chaleur qui s’était emparée de ses narines n’avait cessé de le hanter depuis cette nuit-là, depuis qu’il avait brisé ses chaines pour la première fois et que le gosse qu’il était, ce gamin sans intérêt qui ne servait à rien et qui passait sans cesse inaperçu devienne enfin Stefan McFire. Il avait sniffé un peu de cendres pour mieux pouvoir renaître et il avait perdu des neurones au passage. Au point de ne plus savoir quoi inventer pour que Harry se relève. Stefan n’avait tout simplement pas les mots juste. Il ne les connaissait pas, ne les avait jamais apprivoisé. Il s’était contenté de retenir ce qu’on lui avait rabâché ou de régurgiter les nombreux courts qu’il avait appris bêtement par coeur. Voilà pourquoi ses propos étaient creux, vides de sens, et que la moindre parole qui franchissait ses lèvres ne valait rien. Il le savait, oh il le savait tellement qu’il préférait que sa bouche serve d’autres causes un peu moins nobles et gratifiantes que celle de la parole. Malheureusement dans l’histoire, il n’avait toujours pas appris à rester muet et sa langue fourchait souvent.

Il soupira tandis qu’il observait son supérieur qui se réfugiait derrière ses lunettes, juste après s’être libéré le visage qu’il cachait jusqu'alors dans ses mains. Harry soupirait presque au même moment avant de reprendre pour dire à Stefan qu’il ferait mieux de rebrousser chemin, de retourner travailler, et de rester inlassablement enfermé dans ce monde qu’il s’était inventé, ce monde parfait où tout se passait à merveille. Le directeur de l’hôpital se questionnait sur la façon que Stefan avait de procéder pour arriver à faire une telle chose, mais il n’avait pas eu besoin de chercher très longtemps. Le trentenaire ne pu s’empêcher de lever les yeux au ciel. Bien sûr que c’était inutile de tourner autour du pot pendant des années, la solution se trouvait bien là où Harry l’avait dénichée : dans la poudre. Stefan était agacé par le discours de son interlocuteur, mais il n’ajouta rien, parce qu’il savait qu’il s’aventurait en terrain glissant et qu’il n’était pas question d’essayer de prendre Harry sous son aile pour lui montrer à quel point il avait raison. Oh but Harry, this is the only way. Mais à quoi bon essayer de faire comprendre à autrui que cet enfer avait bel et bien des allures de paradis ? Que ce monde n’était parfait que parce qu’il avait accepté de vendre son âme au diable ? C’était bien là la seule manière de croiser les anges, de les côtoyer même, de les sentir si proches et en même temps tellement lointains... Peut-être que Stefan aurait du lui dire, oui. Peut-être qu’il aurait du lui faire part des nuits magiques qu’il avait passé peu de temps auparavant, alors qu’Harry lui-même l’avait contraint à rester chez lui. Dans le chaos et la poussière de son misérable appartement, il était parti chercher une dose, miracle parfait, mirage au milieu du désert qu’était devenu son esprit sobre et abandonné de toute sensation divine. Le nez tout d’abord. La brûlure dans les narines. Puis la tête. Lourde. Vive. Intensément nourrie de sensations nouvelles et pourtant déjà rencontrées à des milliers de reprise. Puis le coeur. Battant. Vibrant. Comme une plainte, un chant lointain que Stefan avait oublié, auquel il n’avait pas prêté attention depuis des millénaires et que la drogue lui faisait soudainement redécouvrir. Puis le reste du corps. Tout. Oui, tout. La sensation de reconnaître chaque cellule, de la sentir, de pouvoir la nommer ; être presque capable de l’observer sans avoir recours à un microscope. Le sang qui roule dans les veines et qui devient palpable sans être vraiment là. Tout cette vie, cette chaleur qui vient fourmiller partout, dans chaque membre et qui laisse l’âme triste et insignifiante lorsqu’elle est repartie. L’impression de n’être plus rien qu’un amas de cellules oui, comme le pensait Harry. Alors voilà où était la solution et Stefan n’aurait pas hésité. S’il ne venait pas d’évoquer sa mort très clairement, il n’aurait pas attendu plus longtemps avant d’aller fouiller dans son bureau pour étaler un peu de poudre près de son pouce et pour la tendre à Harry. Come with me. I can show you the way. Let me guide you, I promise you’ll feel good.

Mais le goût amer dans la bouche de Stefan lui indiquait que non. Que c’était un vaste mensonge. Un leurre.

Et Harry ne voulait pas qu’on lui mente. En tout cas, il ne souhaitait sûrement pas que Stefan continue de lui mentir de cette manière. Particulièrement Stefan. Ou peut-être que non, peut-être qu’il n’en avait rien à faire. À la limite, Stefan était sans doute en train de se faire des films, de croire qu’il valait quelque chose aux yeux de quelqu’un mais au final, ce n’était pas vraiment le cas. Ça n’était jamais arrivé. Les autres y avaient droit, mais pas lui. Ce n'était rien d'autre qu'un de ses nombreux délires de junkie. Et puis, il avait été conçu comme ça, pour être sans cesse ce type que tout le monde appréciait plus ou moins, mais qui ne valait pas grand chose au final. On préférait le laisser à d’autres, on préférait le laisser se faire dévorer par la drogue et par le reste du monde plutôt que d’essayer de s’attarder sur lui. Et c’était tellement légitime et justifié qu’il ne bronchait pas, qu’il se contentait d’hausser les épaules et de passer à autre chose... Stefan ne s’apitoyait jamais sur son sort. Pas parce qu’il essayait de se convaincre que c’était une perte de temps, mais simplement parce que ce n’était pas dans sa nature. Il n’était pas venu au monde pour ça. Il était arrivé pour tenter de partir doucement, lentement, de la manière la plus létale qui soit. Danser avec la mort, lui rire au nez, se repoudrer, valser avec les années, et quand il aurait ingurgiter assez de cendres, il s’élèverait pour regagner la place qui l’attendait depuis toujours. Et le plus drôle dans tout ça certainement, c’était qu’il n’y songeait même pas une seconde. La mort le guettait sournoisement depuis le début, mais il ne voyait pas le problème. « Ou alors tu es un plus gros enfoiré que moi et tu t'en fiches dans le fond, ce qui vraiment... serait le pire... quoi que. » En fait, c’était exactement ça. Encore une fois Harry, en plein dans le mille. Stefan s’en fichait éperdument. C’était même pire que ça : Stefan n’en avait strictement rien à foutre.

Harry riait encore et le cadre ne disait rien. « Dans tous les cas on s'en fout, on s'en fout si aucun de nous deux ne peut se regarder dans un miroir, peu importe pas vrai ? » Stefan se baissa alors, accroupi devant Harry. Il commençait à en avoir assez de ne pas être à sa hauteur, de ne pas être à la hauteur, de ne pas essayer de capter son regard d’une manière ou d’une autre. Bordel, ils étaient tous les deux là et pourtant, c’était comme s’ils étaient perdus. Stefan soupira à nouveau, le regard posé sur le bout de ses chaussures comme si la solution se trouvait là. Il aurait pu répondre simplement que c’était évident, qu’ils s’en foutaient sans aucun doute, comme il l’avait lui-même pensé quelques secondes auparavant, avant même que ces mots ne sortent de la bouche d’Harry. Oui, il aurait sûrement pu mais il préférait énoncer une autre vérité, ses yeux toujours rivés vers le sol. « Je préfère que tu arrives à me regarder dans les yeux Harry, plutôt que d’avoir à croiser encore mon reflet dans un miroir. » Harry comprendrait ou non, mais en attendant, si Stefan devait choisir un seul miroir, une seule personne dans laquelle il se refléterait dignement, sans honte, et qui lui renverrait une image agréable, c’était peut-être Harry. Enfin, dans les yeux des autres, il ne serait plus le gosse à problème ou le camé de bas étage. Peut-être qu’il pourrait retrouver un peu de dignité. Voilà ce qu’il essayait de dire et de faire comprendre à Harry. Stefan divaguait certainement, il allait sans doute trop loin et il espérait trop d’un seul coup. Mais au fond, il n’en avait strictement rien à foutre. Pour une fois, il disait la vérité. Sans aucun artifice.
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyDim 20 Oct - 15:15

La réalité s'efface.

Enfin je crois, je serais bien incapable de faire la distinction entre le brouillard que j'ai devant les yeux et ce qui se passe vraiment. Tu es sur le sol là Harry, je crois que ton corps commence enfin à lâcher. Enfin, il était temps... Il était temps que mon cerveau quitte le navire et se la ferme tout simplement. Ce genre de choses arrive si rarement, mon dieu, j'envie les gens cons. Oui, la connaissance n'est pas un cadeau croyez moi, faire un simple geste et considérer toutes les possibilités et connaître la réponse à chacune de ces questions-là... Ce n'est pas un cadeau vraiment, et en même temps je me plains, c'est bien la seule chose dont je suis fier chez moi. Pas mon compte en banque plus qu'impressionnant, pas mes enfants, mais définitivement mon intellect et si même lui il me lâche... Qu'est-ce qu'il me reste alors? Pas grand chose. Pas grand chose dans le fond parce que même si parfois les gens me regardent avec fierté, je ne vois pas vraiment pourquoi. Je parle de Stefan et de ce qui pourrait éventuellement arriver s'il disparaît. Et moi alors? Est-ce que j'y pense? Est-ce que j'y ai déjà pensé? Pas vraiment pour être honnête, je déteste prévoir le futur, je déteste imaginer ce qui pourrait se passer demain, dans quelques jours, dans quelques heures, alors que je ne sais même pas comment la minute en cours va s'achever. Je suis... Enfin j'aimerais être quelque chose d'éphémère, ce serait tellement plus pratique, savoir que l'acrophase de ma vie serait vers minuit, au bout de 24heures parfaites et qu'ensuite, je pourrais m'éteindre. Ce serait tellement plus facile n'est-ce pas? Pas besoin de s'inquiéter de choses futiles comme l'argent, ou même sa santé ou même sa descendance. Vingt quatre heures parfaites pour pouvoir être libre, libre de voler, libre de voguer au fil de ses propres pensées. Parfaitement libre. Ce serait un système parfait, enfin de mon point de vue d'éternel fatigué. Quoi que... Pas le temps d'être fatigué au bout de 24h, ce serait vraiment génial et je crois que même là, moi j'arriverais à être heureux... Pas vous? Je pense que si, mais bizarrement Harry Stone ne rime jamais avec heureux, plutôt avec embrouille et emmerde. La preuve la seule personne à laquelle je pouvais vraiment être attaché était un... un Stefan.

Je n'avais pas d'autre mot pour décrire l'autre homme, non pas que je n'avais pas une haute estime du jeune homme comme mes propos pouvaient le suggérer... C'était juste compliqué, très compliqué, et puis nous avions tous les deux des égos très mal placés (enfin surtout lui... Moi je me porte très bien) donc évidemment, parfois la situation, comme celle-ci, pouvait être très mauvaise à gérer. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas quelque chose là, entre nous, je ne sais franchement pas ce que c'est et je n'ai pas envie de perdre mon temps à mettre des étiquettes sur les choses et surtout pas sur un gars comme Stefan. Stefan est lui-même et je n'y peux rien si c'est un hypocrite fini, perdu sous tellement de couches de mensonges que parfois il doit y avoir dû mal à s'y retrouver. C'est ça, c'est lui, c'est cette version là qu'il a choisi de montrer au reste du monde, je ne suis guère mieux car je choisis de me cacher derrière des blagues ou en choquant ou en ne laissant aux gens absolument aucune chance de m'approcher et de voir... Eh bien de me voir tout simplement. J'hausse un sourcil en entendant la phrase de Stefan. Merde, si c'était fait pour me rassurer, il s'y prenait vraiment comme un pied. "Is that supposed to be meaningful? Because help me god it's fucking not." Je répliquai en le détaillant le visage de l'homme en face de moi. Qu'il ne me sorte pas le genre de débilités qu'il sortait à un coup d'un soir histoire d'accuser le coup. Je ne suis pas en train de me faire larguer là, chose qui n'est jamais arrivée soit dit en passant. Non... Stefan et moi c'est compliqué.  "Tout ce que je dis, ou que j'essaye de dire, c'est que... Tu n'es pas juste un truc que je peux contrôler, tu es une personne. Tu es... important."

Voilà. Content? Je l'avais dit. Je poussai un soupir, m'appuyant un peu plus contre le mur, fermant les yeux pendant une fraction de secondes. Peut être que je rêve, peut être que tout ceci n'est pas en train de m'arriver, peut être que je n'ai pas 39 ans et que je suis en train de réaliser des choses. Voilà ce que provoque le manque de sommeil chez moi... Ça aurait été tellement plus simple avec des hallucinations je vous l'assure...  "Enfin je crois, peut être que c'est le manque de sommeil qui me fait parler, ou c'est juste ta stupide tête McFire. Faut que tu commences à t'occuper de ta gueule d'ange parce que personne ne pourra le faire à ta place, et surtout par moi." Je prononçai ces mots-là avant de pousser un soupir et d'ouvrir les yeux. Je fumerai bien une cigarette, ou peut être deux ou trois, je devrais éviter de demander ça à Stefan, qui sais ce qu'il pourrait me sortir. Oh mr Sandman, give me a dream... Stefan n'est pas le marchand de sable, c'est certain, ce n'est pas du sable qu'il y en quantité indénombrable dans ses poches, c'est autre chose, autre chose de plus vicieux et de plus malsain, quelque chose de blanc et qui ne me fera pas retrouver le sommeil. Mais les rêves, pas besoin d'avoir les yeux fermés pas vrai? Peut être qu'il voyait des rêves et des myriades de couleurs à la fin de chaque rail, peut être, peut être qu'ainsi il pouvait continuer à vivre et à avancer... C'était magique pas vrai? But no more tricks, I'm too tired for tricks, enough with the razzle dazzle, if the day ends, it won't be so pretty anymore. Si le jour s'étire et finit, il ne lui restera que sa palette vide et comment peindre le jour alors, comment retrouver ce bleu si particulier qui caractérise le ciel ou même pour représenter les feuilles qui tombe. Alors il dit oui, alors il succombe, il emmerde cordialement le véritable marchand des rêves et il laisse sa maîtresse l'entourer de ses bras frêles et lui redonner des couleurs, tant pis si le vert est trop vif, tant pis s'il n'y a plus assez de violet, il n'a besoin que de rouge pour peindre son coeur. Et je le comprends, parfois la solitude est affreuse, alors pourquoi pas accepter l'inspiration de n'importe qui, pourquoi ne pas tout simplement prendre ce qu'il pouvait attraper, tant pis si ses mains étaient trop ridées, fêlées, cassées, tant pis, c'était mieux que rien.  "Tu penses que je suis quelque chose qui se rapproche de la normalité... hmm? Non, tu n'es pas aussi con Stefan, encore heureux sinon je t'aurais vraiment viré depuis longtemps. Alors fais attention pitié... Et on sait très bien de quoi je parle..."  

Cause at some point, you're going to have to pay for all that magic you borrow, and I don't think that sweet fairy of yours is going to be merciful. You'll see all the tricks recquires a great amount of... sacrifice?

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyVen 1 Nov - 23:09

Important. Ce n’était définitivement pas un mot qui rimait avec Stefan, encore moins avec McFire. Non vraiment, le trentenaire avait beau fouiller dans sa mémoire, il ne lui semblait pas avoir déjà entendu quelqu’un parler en ces termes à son égard. Malgré tout, il ne cilla pas, observant Harry qui soupirait, sa tête appuyée contre le mur et les yeux clos. Stefan ne savait pas vraiment s’il devait se réjouir ou non, après tout, il ne s'était jamais retrouvé face à ce genre de... Compliment ? Mais en était-ce véritablement un au final ? Il essayait de comprendre, de se mettre à la place de son supérieur, de visualiser ceux qui étaient eux-mêmes importants dans sa vie, simplement pour tenter de se rendre compte. Lily. Oui, évidemment, elle était le premier prénom qui lui était venu à l’esprit. Sa soeur, sa seule plaie encore ouverte qui ne parvenait pas à cicatriser. Presque quatorze années maintenant qu’il ne l’avait pas vue, qu’il n’avait pas entendu le son de sa voix. Il ne savait même pas ce qu’elle était devenue. Il l’imaginait souvent institutrice ou éducatrice spécialisée peut-être, entourée de bambins qui n'avaient de cesse de complimenter ses beaux cheveux blonds. Parfois il se disait qu’elle avait peut-être mal tourné mais cela ne durait pas longtemps tant cela était douloureux au final. Mais elle était tellement importante à ses yeux qu’il refusait de faire un pas vers elle, persuadé qu’il allait ruiner sa vie une fois de plus, qu’il ne pouvait contribuer qu'à son malheur et qu’elle se portait très bien sans lui. Voilà à quel point elle était importante, au point d’en avoir mal. C’était douloureux oui. Alors Harry vivait-il la même chose ? Est-ce qu’il souffrait de la bêtise de Stefan ? Non, tout de même pas, ce serait invraisemblable, pas vrai Harry ? En tout cas, ça ne pouvait pas le rendre heureux... À moins que le bonheur, c’était d’avoir quelqu’un à perdre...

Le trentenaire ne réagit tout simplement pas, silencieux, regardant le directeur comme s’il n’avait rien entendu ou qu’on lui avait dit toute autre chose. Il aurait pu se sentir flatté mais ce n’était définitivement pas le cas. Il était devenu un poids dans l’esprit de Harry, il n’y avait rien de plaisant à cela. Alors peut-être qu’il aurait pu se lamenter au final ? Ne serait-ce que parce qu’en trente ans, il n’avait jamais entendu cela auparavant, qu’il avait été assez insignifiant et pitoyable pour que personne ne s’attache un tant soit peu à lui... Mais non, ça ne lui venait même pas à l’esprit. Encore une fois, Stefan n’était pas de ce genre là. Il avait autre chose à foutre que de passer son temps à broyer du noir, il avait des choses plus importantes à gérer et dont il fallait qu’il s’occupe. Oh non, rien à voir avec son travail et ses responsabilités, non. Son but le plus important dans la vie, c’était la drogue, c’était évident... Il s’était un peu perdu dans ses pensées quand Harry reprit la parole, évoquant sa gueule d’ange, ne manquant pas de le faire sourire jusqu’aux oreilles. Oui, voilà. Il suffisait de complimenter son physique. Là il savait quoi faire, il était habitué. Il n’était pas absolument certain d’être irrésistible, sinon il ne chercherait pas sans cesse à ce qu’on lui répète, mais il appréciait qu’on remarque certaines de ses qualités et son joli minois en faisait partie. Certes, Harry était surtout en train de le mettre en garde, mais Stefan ne l’entendait pas de cette oreille et préférait tout simplement retenir ce qu’il voulait. Au final il occultait un peu ce qu’il y avait de plus... Important.

Mais le cadre fut pourtant contraint de se rendre à l’évidence au bout d’un instant. Harry était peut-être celui qui se trouvait littéralement au pied du mur, mais au final, il semblait que les rôles étaient sur le point de s’inverser. Et Stefan n’avait absolument pas tort de le craindre puisque déjà, son acolyte reprenait. « Alors fais attention pitié... Et on sait très bien de quoi je parle... » Plus question de faire marche arrière ni de mentir. Il l’avait déjà trop fait de toute manière. Il savait oui, il ne savait que trop bien ce qu’Harry était en train de lui dire. Faire attention. Et si ce n’était pas pour lui, alors peut-être devrait-il le faire pour Harry, puisqu’à ses yeux il était apparemment devenu... Important. Bordel, il avait vraiment du mal avec ce mot pourtant des plus communs... Pour la première fois depuis longtemps, Stefan était gêné, se sentant presque coupable d’être la cause de l’inquiétude de quelqu’un d’autre. Non, le terme employé était sûrement trop fort pour que cela soit vrai. Harry ne s’inquiétait pas, c’était une vaste blague. Il allait se relever, le gratifier d’une tape dans le dos et repartir comme si de rien n’était ou simplement en riant aux éclats. Il n’y avait pas d’autre solution, cette discussion n’était pas en train d’avoir lieu. Jamais il n'avait appris à se soucier de cela, à se rendre compte de sa consommation et de ce qu’il encourait. Au contraire, il jouait avec tout ça et quand on lui parlait de sa future mort et bien... Il se disait qu’il y aurait le droit comme tout le monde, au final, pas vrai ? C’était juste cela, il serait seulement un cadavre de plus parmi tant d’autre, un corps inanimé comme il en avait déjà vu, comme toutes les autres paupières qu’il avait parfois fermé. Elle arriverait quand elle le souhaiterait et elle l’embarquerait avec lui sans doute après en avoir emporté des milliers d’autre. Et puis si elle devait arrivée plus tôt que prévu alors tant pis au fond, il l’aurait défiée presque toute sa vie durant, depuis le berceau certainement, depuis son premier cri.

Stefan soupira à son tour avant de se relever. Il ne savait toujours pas quoi répondre. Il n’avait rien à dire, absolument rien à promettre. À quoi bon faire croire qu’il allait faire un effort quand lui-même savait qu’il en était incapable ? Il était déjà en train de dégringoler sur la mauvaise pente depuis des lustres, il n’allait pas s’empêcher de la dévaler plus rapidement encore si toutefois c’était possible. Plus de drogue en quantité raisonnable dans ses poches, juste des rations de survie. Depuis que Tyler s’était plus ou moins fait la malle et qu’on était venu dérober ses derniers sachets de poudre dans son propre appartement, Stefan tentait bien malgré lui de se dégotter un dealer aussi qualifié que Tyler mais c’était toujours le même désastre. On lui vendait de la merde, de la mauvaise came qui lui brûlait le nez et lui pulvérisait le peu qu'il restait de son crâne, lui qui avait pris goût à l’or blanc, la neige fine qu'on lui refilait presque gracieusement pendant ces dernières années. C’était mieux que rien, mais cela le contraignait aussi à réduire le nombre de ses prises et donc à les espacer et... Et forcément rien n’allait plus. Il fallait qu’il trouve une solution à ce problème et le plus rapidement possible, sans quoi c’était certain, il allait périr avant l’heure.

Mais ce n’était ni l’endroit ni le moment de songer à tout ceci, surtout après les paroles d’Harry qui continuaient de raisonner dans sa tête. Il passa une main nerveuse sur sa nuque pour tenter de paraitre plus décontracté, un léger sourire en coin qui ne se voulait pas du tout convaincant déformant ses lèvres. « De toute façon ce n’est pas comme si j’avais encore de quoi me mettre sous la dent... Enfin, je veux dire... Tu m’as compris. » Sa main quitta son cou et imitant l’autre, elles se faufilèrent toutes deux dans les poches de sa blouse. « Je crois que quelqu’un d’autre t’as devancé et on m’a gentiment subtilisé le peu qui me restait. C'était un sacré bordel, si tu veux mon avis. » Stefan revoyait clairement la scène et le capharnaüm que son appartement était devenu lorsqu'on avait pris sa poudre en otage. « Alors de ce côté-là crois-moi, tu n’as pas trop de souci à te faire, je suis un peu obligé de lever le pied. » Même si ce n’était pas franchement l’envie qui lui manquait... Et depuis quand faisait-il des confessions sur sa consommation ? Trente secondes seulement. Et intérieurement il se jurait de ne plus jamais l’évoquer parce qu’elle était clairement sa faiblesse. Ou plutôt sa déesse. Et Stefan ne pouvait pas se permettre d’évoquer une telle divinité à haute voix dans une conversation réservés aux mortels...
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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyJeu 28 Nov - 23:11

Je devrai me relever. Oui, je devrai probablement me relever et arrêter de parler à Stefan et lui rappeler qui est son papa. Je veux dire... Qui est le patron. Stefan n'est pas vraiment un employé normal, je ne sais pas dans quel monde ou dans quelle réalité il vit mais, dans n'importe quel autre établissement, on l'aurait renvoyé depuis longtemps. Il doit prendre les gens pour des demeurés finis, tellement perdu dans son monde qu'il ne voit même plus la réalité. Qu'il doit penser qu'il est intouchable et que personne ne peut remarquer son petit manège. Non tu n'es pas accro Stefan, non tu n'es pas à addict, non tu as juste de gros problèmes de coordination, mais oui, bien sûr, tout à fait. J'aurais eu la force ou même l'énergie de rire, je serais probablement en train de me marrer là tout de suite. But let's cut the crap, I don't have time for any of this. Peut être que moi aussi je devrais me laisser tenter et me mettre à m'injecter ou même fumer des trucs comme Stefan. Et regarder la vie défiler sans vraiment me soucier des conséquences, peut être, on s'en fiche. Ça aurait donné quoi un Harry Stone sous acide? Je ne pense sincèrement pas que cela aurait changé quelque chose, je suis tout de même... Bien perdu dans mon monde. Mais pas à cause d'une quelconque force divine ou chimique, mais bien parce que je l'ai voulu. Le Harry avec beaucoup plus d'heures de sommeil vous aurez très certainement dit qu'il était un dieu, purement et simplement. Oui, Stefan qui t'a dit de te redresser, c'est moi qui devrait me redresser et toi tu devrais rester sur le sol, à genou ô pauvre mortel.

Mon dieu Harry, silence.

Oui, même moi, parfois, je me trouve beaucoup trop bruyant. Trop bruyant le Harry, trop voyant, trop... Harry tout simplement. Ça pourrait faire un bon slogan, ça pourrait être ma marque de fabrique, ça pourrait tout simplement être un syndrome maniaco-dépressif. Au diable ma psychiatre beaucoup trop payée qui n'a pas trouvé une seule solution à mon problème. Oh si... pardon... Elle m'a prescrit tout un tas de pilules aux couleurs affriolantes que je suis censé avaler et fermer ma gueule et tout simplement dormir. Qu'on se le dise, je ne suis pas un adepte des médicaments... Je n'ai jamais été un grand fan des médicaments ou même des hôpitaux, ce qui est une énorme blague vu que j'en possède hein... Mais bon, un coup de folie... Qu'est-ce que je peux dire? C'est fait... donc... Mon achat a autant de pertinence que l'achat de la rue de la paix lors d'une partie de monopoly. J'ai débarqué à Los Angeles, j'avais besoin de quelque chose de clinquant qui soit à moi et au lieu de tout simplement m'acheter une maison, bah... Je me suis acheté un hôpital. Non je connais pas la demi-mesure. Je m'égare, je m'égare et quand j'entends la voix de Stefan, je décide de me concentrer dessus. Visiblement, la vie d'un Stefy n'est pas de tout repos, lui aussi le pauvre Stefan, il a des problèmes, pas possible de littéralement planer ces temps-ci, une rupture de stock. Hmm... Je sais pourquoi. Oui, je ne l'ai peut être pas mentionné avant, on m'excusera si je ne pense pas à tout en même temps, je suis un une super-homme uniquement sous les draps et en compagnie d'une belle femme, sinon je suis juste Harry. Le Harry qui a fait royalement chier le McFire. Peut être que Stefan l'a oublié mais pas moi, après notre petite virée dans mon restaurant préféré, vus savez, celui avec les super sushi, j'étais vraiment hors de moi. Je veux dire, je savais depuis longtemps qu'il y avait quelque chose de louche chez ce Stefan, mais en avoir la preuve, comme ça...

J'avais pris comme un affront personnel le fait de voir son nez en sang, je lui avais donné une semaine de vacances forcé mais ce n'était pas tout ce que j'avais fait non... J'avais également chargé Jane de trouver des gens qui seraient prompt à aller saccager son appartement et de trouver ses réserves, et de les détruire. Ça avait été facile, terriblement facile, les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour de l'argent et au moins, Stefan était clean. Peut être pas mon idée la plus brillante mais j'espérais bien lui faire ouvrir les yeux sur son problème. Non je répète, pas mon idée la plus... Harry, il faut vraiment que je me renouvelle, je veux dire, c'est aussi pertinent que de sortir un lapin de mon chapeau... Franchement aucun intérêt... "Oh je ne t'ai pas dit? C'était moi." J'annonce ça avec le ton le plus détaché du monde, essayant de garder un minimum les yeux ouverts pendant que je dis ça. Je veux dire, les yeux fermés, le cerveau, c'est complètement ridicule, si tu n'as l'intention de me laisser dormir, pourquoi donc me contraindre à fermer les yeux? Aucune logique je vous le dis.  "Pas moi directement hein... Je ne me vois pas vraiment débarquer dans ton appartement. Je me suis juste chargé de payer quelqu'un pour le faire..." Les détails c'est tout de même important et si je dis la vérité à Stefan, autant tout lui dire, donc ne mentons pas et n'y allons par quatre chemin, autant être honnête... Terriblement honnête.  "Tu m'avais tellement énervé la dernière fois... J'ai bien failli te renvoyer. Mais non... Tu es là pour illuminer ma journée... Et oui, je suis sarcastique." J'arrive en fin à ouvrir les yeux, haussant les épaules et regardant Stefan, attendant qu'il s'énerve. Je veux dire je l'ai séparé de sa précieuse et de sa très chère amie, évidemment qu'il va s'emporter... Mais vous savez quoi? Je m'en fiche complètement.

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MessageSujet: Re: Folie à deux - Stefy of my ♥   Folie à deux - Stefy of my ♥ EmptyDim 8 Déc - 2:58

Stefan ne bougeait plus. Pas un son, pas un souffle ne semblait traverser ses lèvres. Rien. Le néant le plus total. Se pourrait-il qu’il ait tout inventé, que la drogue ait été à ce point vicieuse et malsaine pour lui faire croire que la vie pouvait être simple, qu’elle pouvait être tendre avec lui ? Était-ce vraiment possible de s’en persuader quand on faisait partie du clan des McFire, et particulièrement quand on s’appelait Stefan ? Après tout, à quoi bon hein. De toute manière il était né comme ça. On l’avait mis dans les bras de son père qui  avait ensuite refilé le rejeton à la mère épuisée qui n’était même pas certaine d’en vouloir tant elle avait souffert, tant la douleur lancinante et aiguë l’avait achevée. Jack avait décidé de son prénom. Personne d’autre. Si on avait laissé le choix à Michelle, Stefan se serait appelé autrement, un prénom lui rappelant ses origines, la France, le village où elle avait grandit, le prénom de son meilleur ami d’enfance. Peut-être que les choses auraient été différentes dans ce cas-là… Peut-être. Mais Stefan. Cela sonnait trop faux, dès le début c’était un mensonge, un leurre, une chose à laquelle on ne pouvait pas se fier... Et lorsqu’on le répétait sans cesse dans un murmure, on voyait très clairement le serpent se frayer un chemin pour venir mordre sa proie et répandre dans ses veines son douloureux venin. Oh, mais Stefan n’était pas le reptile, il l’attendait simplement, chaque soir dès que la nuit tombait enfin. C’était elle qui l’appelait en vérité. La même, toujours la même. Plus vicieuse, plus malsaine, plus perfide que jamais, rampant dans la pénombre et venant hanter ses songes les plus intimes. Non Stefan ne pouvait plus penser. Stefan ne devait plus faire un pas sans une dose de plus. Stefan devait ramper lui aussi, se rouler par terre jusqu’à ce que quelqu’un ait pitié de sa condition, jusqu’à ce que mort s’en suive et qu’il devienne aussi froid qu’un pauvre reptile...

Il divaguait oui, il déraillait complètement. Il lui fallait quelque chose pour le remettre sur la bonne voie, mais ce n’était certainement pas Harry. Non, ce n’était plus Harry. Plus jamais. Il ne voulait même plus le croiser, pas même prononcer son nom. Avait-il un jour existé ? Non. Pas une heure, pas une minute, pas une seconde ne s’était écoulée en la présence du directeur de l’hôpital. Il se tenait debout devant un inconnu, et son regard n’était pas même dur ni distant. À quoi bon paraitre touché par les propos d’une personne qu’il ne connaissait même pas, hein ? Pourquoi tenter de donner de l’importance aux dires d’un homme qu’il avait rencontré quelques minutes auparavant ? Harry Stone n’était plus, il était mort. Tout comme Callie, Jackson, Scott et tous ceux qui avaient décidé de fuir en mettant une dernière droite dans la tronche de Stefan, au sens figuré comme au sens propre parfois. Oui, rangeons tous ces gens-là dans la même case, ils ne valaient guère mieux qu’Harry au final. Tous de la même espèce, tous la même vermine. Tant pis pour eux au final, tant pis s’ils n’y connaissaient rien. Ils ne pouvaient pas savoir, ils ne voulaient même pas comprendre. Pourtant, le cadre n’aurait pas hésité à partager sa poudre avec son supérieur, simplement pour qu’il puisse constater par lui-même à quel point c’était beau. Non, c’était autre chose que cela. La beauté était quelque chose que tout le monde pouvait essayer de concevoir, de comprendre. Et tout le monde n'était pas sensible aux charmes de la drogue, alors c'était autre chose. Un mot bien plus compliqué en vérité, tellement qu’il manquait à notre vocabulaire. Certains se permettraient de dire que c’était de la drogue, rien que du vent, du rêve, quelques grains de poudre. Juste de la drogue. Mais non, Stefan aurait même pu se mettre à rire à gorge déployée s’il avait entendu une chose pareille. Ce n’était pas juste de la drogue. C’était tout et rien. L’absence et la présence. La naissance et la destruction. La chaleur et les tremblements. La peur puis l’extase. La lumière rassurante au bout du tunnel ou le fond du gouffre. Bordel, c’était la vie. Voilà ce qu’il consommait. Un peu de vie. En quoi cela pouvait-il être un problème, hein, vraiment Harry, en quoi est-ce que cela pouvait bien déranger le reste du monde ?

À ce stade, Stefan avait déjà perdu la raison et il n’avait pas bougé depuis l’annonce du directeur. C’était lui. Putain c’était lui qui s'était chargé de trouver quelqu'un pour retourner son appartement. Connard. Ah il se croyait malin avec ses millions de dollars et sa belle voiture et son hôpital hein... Putain ce qu’il était con au fond. Il n’avait tellement rien compris. Rien. Les muscles de Stefan s’étaient raidis, ses épaules étaient tendues, mais son regard ne laissait rien paraitre. Bien évidemment, il bouillonnait de l’intérieur et ses poings s’étaient resserrés. Mais son visage paraissait relativement serein, comme s’il n’avait pas entendu, qu’il avait décidé de faire la sourde oreille. Rien ne sortait pourtant, pas de colère, pas de haine, rien. Quelques insultes qui tournaient en boucle dans sa tête, mais cela n'allait pas plus loin. Pourquoi se battre, pourquoi essayer de se faire entendre ? Harry n’y pouvait rien, il n’y connaissait pas grand chose. Il avait agit comme cela, juste pour emmerder Stefan, juste pour venir lui ôter la dernière chose qui lui permettait encore de tenir. Alors quoi, on ne pouvait plus être seul et s’autoriser un bon petit voyage parmi les étoiles sans qu’on vienne nous importuner ? Non merci, le retour à la réalité était trop dur, l'atterrissage bien trop violent. Stefan refusait de revenir sur terre. Pourquoi faire hein ? Dans quel but exactement fallait-il qu’il soit comme tout le monde ? Pour parler de son père pendant cinq minutes et faire part de ses traumatismes ? Pour qu’on s'apitoie sur son sort ? Pour qu’on le plaigne ? Pauvre petit, il n’avait pas mérité cela. Pauvre petit Stefan qui avait besoin d’aide et qui ne pouvait pas s’en sortir seul. Mais non, pas du tout. Ce n’était pas ça du tout. Il allait très bien, il était très heureux ainsi.

Juste un peu de poudre. Voilà tout ce dont il avait besoin.
Le reste n’était que de la poudre aux yeux, un peu de paillette pour tenter de masquer la vérité. L’atroce vérité que personne ne voulait admettre.

Stefan se portait très bien lorsqu’il était seul avec sa poudre. Point final.

Alors il n’ajouta rien. Pas même une remarque. Harry ne méritait même plus qu’on s’intéresse à lui. S’énerver ? Non vraiment, c’était une perte de temps. Stefan devait s’occuper de tout un tas de choses bien plus urgentes, primordiales. Tu n’as pas dormi Harry ? Stefan lui a l’impression de ne jamais avoir véritablement eu la chance de vivre. Alors il la tente tous les soirs, il force le destin à grand renfort de paille. Parfois ça marche. Parfois ça casse. Comme à ce moment précis. Ses yeux toujours rivés sur Harry, Stefan n’attendit pas plus longtemps, le silence s’étant installé depuis quelques instants maintenant. Ses doigts trouvèrent rapidement les boutons de sa blouse qu’il prit soin de défaire, sans se précipiter, sans être trop lent non plus, le tout étant de paraitre le plus naturel possible. Et il faisait ça bien, son air détaché toujours présent sur son visage. Il ôta le vêtement sans hésiter davantage, le posant aux pieds d’Harry. Son badge trainait là, accroché à la poche de sa blouse, par terre. Avec le temps, la photo sur le petit bout de carton avait perdu de son éclat, et le sourire de Stefan ne semblait plus aussi jovial et rayonnant. Stefan McFire, cadre de santé. Il n’était plus non plus. Lui aussi avait cessé d’exister.

« C’était ce que tu voulais depuis le début non ? Voilà. Tu recevras ma lettre demain. »

Il n’y avait rien d’autre à ajouter, c’était très clair. Il démissionnait de ses fonctions. C’était la seule chose qui lui permettait de ne pas sombrer définitivement et de garder la tête hors de l’eau, mais il refusait qu’on essaie de l’enfoncer sans cesse en lui faisant croire qu’il méritait mieux que sa poudre. Non, sa poudre de l’enfermait pas. Sa poudre ne l’empêchait pas d’agir comme il le souhaitait. Sa fée n’était pas là pour lui donner des leçons de moral ou pour lui rappeler à quel point il était imparfait. Bravo Harry, vraiment. En un instant il avait réussi à faire douter Stefan, le réduisant à rien d’autre qu’un junkie. Un drogué de bas étage, il n’était plus que cela à présent. Mais c’était plus fort que lui. On ne pouvait pas toucher à sa poudre, c’était comme si on lui portait directement atteinte. Cela revenait à dire qu’on allait lui arracher le coeur pour mieux l’aider à respirer. Tout ça pour quoi ? Pour un petit rail dans les toilettes d'un restaurant, un peu de sang sur sa chemise et sur la nappe ?

Stefan fit un pas jusqu’à la porte avant de l’ouvrir et de disparaitre dans le couloir de l’hôpital, se dirigeant directement vers la sortie sans prendre la peine de récupérer les quelques affaires qu’il possédait dans son ancien bureau.

Il avait fait son choix. Tant pis pour le reste du monde qui se jouait bien de lui, il avait toute une ville à conquérir et encore un bon nombre de rêves à consommer avant de s’endormir.


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